Stéphanie Schaer présente un nouvel outil qui vise à attirer de jeunes diplômés talentueux dans les petites et moyennes entreprises industrielles : le volontariat territorial en entreprise (VTE).
3/3.- Rendez-vous en Territoire d’industrie*. Stéphanie Schaer est adjointe du délégué aux Territoires d’industrie, au ministère de l’Économie et des Finances. Elle évoque un nouvel outil qui vise à attirer de jeunes diplômés talentueux dans les petites et moyennes entreprises industrielles : le volontariat territorial en entreprise (VTE). Explications.
Au cours de votre allocution, vous avez évoqué un outil lancé avec Territoire d’industrie, le volontariat territorial en entreprise (VTE). Qu’est-ce que c’est ?
Le volontariat territorial en entreprise vise à rapprocher de jeunes talents des entreprises industrielles – PME, ETI – à l’occasion du premier emploi. Cela vise des niveaux de bac + 2 à bac + 5 sur des missions qui vont accompagner le chef d’entreprise sur une durée minimum de 1 an et potentiellement en CDI.
Sur quel constat s’est basé le développement de cet outil ?
Sur la difficulté pour les entreprises industrielles à faire connaître la richesse des métiers de l’industrie, notamment pour un premier poste, et sur la difficulté, également, des PME installées dans des territoires péri-urbains à attirer des jeunes. Une plateforme permet de rapprocher ces jeunes qui ont la volonté d’une expérience différente ; différente des expériences de la start-up, différente d’une expérience à l’étranger.
Quel est l’avantage de travailler dans une PME pour son premier poste ?
Travailler dans une PME industrielle, c’est très vite être en pleine responsabilité sur des missions passionnantes et profiter d’évolutions de carrière que permet l’industrie. C’est aussi profiter d’évolutions de compétences. Dans les fiches de poste qui sont proposées, nous découvrons par exemple des bras droits de dirigeant de PME, qui ont besoin d’être épaulé pour pouvoir passer les défis qui se présentent à eux, notamment, aujourd’hui, la transition numérique. Nous avons aussi un certain nombre de fiches en lien avec le développement à l’export.
Souvent, les dirigeants de PME déplorent la difficulté de recruter, car c’est du temps à consacrer et qu’ils ont déjà la tête dans le guidon. En quoi le VTE permet de répondre à cette problématique ?
Le VTE est une plateforme en ligne sur laquelle ils peuvent déposer très simplement leur offre. Mais l’offre n’est pas publiée directement. L’entreprise est recontactée par l’Apec (association pour l’emploi des cadres), qui accompagne le chef d’entreprise sur la formulation de son offre pour la rendre la plus attractive possible et la plus visible auprès de ce public de jeunes talents.
*Le pôle métropolitain Nord-Franche-Comté a organisé, vendredi 13 septembre, Rendez-vous en territoire d’industrie, dont l’objectif était de rassembler industriels et institutions publiques et para-publiques autour de thématiques comme le recrutement ou l’innovation. Nous proposons une série de trois interviews issues de ces échanges.
Le volontariat territorial en entreprise en quelques mots
« D’après une étude publiée en novembre 2017 par Le Lab Bpifrance, peut-on lire sur le site Web du dispositif, 90 % [des entreprises] ont des difficultés pour recruter des talents, et pour 57 % ces difficultés sont si importantes qu’elles entravent leur croissance. » Ce constat s’aggrave lorsque l’on s’éloigne des métropoles. Le dispositif volontariat territorial en entreprise (VTE) doit répondre à ce défi. Il a été créé dans la même dynamique que le label Territoire d’industrie. Le Premier ministre a acté sa naissance en novembre 2018 et la plateforme fonctionne depuis le printemps. Cet outil est une idée proposée par le directeur général de BPI France, Nicolas Dufourcq. Elle s’inspire des dispositifs VIE (volontariat international en entreprise), mais se déroule en France. « Une expérience, même courte, dans une PME des territoires, est formatrice pour la vie, écrit Nicolas Dufourcq dans une lettre publiée sur la plateforme. Je suis en contact avec les DRH des grands groupes français et tous disent être très intéressés à recruter des jeunes qui se seront confrontés au réel dans une entreprise de taille moyenne. » Les promoteurs de cet outil vantent la proximité opérationnelle de l’expérience. « Il y a toujours tout à faire et vite, sans le luxe d’encadrement que l’on connaît dans les grands groupes. On y acquiert des responsabilités importantes beaucoup plus vite que dans les organisations qui habituellement vous recrutent en sortie d’école. Tout est immédiat, la croissance est palpable, j’ai envie de dire que “ça vibre”, c’est vivant. Et c’est formateur », écrit également le directeur de BPI France. Le contrat peut être en alternance (apprentissage ou professionnalisation) ou en contrat post-diplôme d’un an minimum (CDD ou CDI). Cet outil concerne sept missions : expérience « Bras droit du dirigeant » ; projet de transformation/digitalisation/nouveau business model ; projet technologique en ruptures/Nouveau produit/Nouvelles méthodes de production ; développement international (depuis la France) ; finance/M&A ; marketing/Communication ; marque employeur/RH/RSE