(AFP)
Les syndicats signataires représentent 62,4% des salariés français, selon le constructeur. Après de nombreux débrayages à l’automne sur les sites français, pour demander des mesures d’aide au pouvoir d’achat, la direction de Stellantis avait mis cette proposition sur la table lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui se sont terminées tard dans la nuit de jeudi à vendredi. “Pour un salarié payé 2000 euros bruts, la hausse de la rémunération sera d’un peu plus de 100 euros par mois dès le 1er janvier”, a signalé Olivier Lefebvre, délégué syndical central FO chez Stellantis. “Être signataire de l’accord ne signifie pas qu’il est parfait. C’est s’assurer de sa mise en oeuvre pour augmenter concrètement notre pouvoir d’achat.”
La CFE-CGC a indiqué dans un communiqué que “l’accord permettra aussi des mesures qui amélioreront les règles de distribution des augmentations individuelles tant en termes de population couverte que de calendrier de distribution en 2023″. L’accord prévoit par exemple une revalorisation des primes de 5 à 10 %, avec une augmentation de la prime télétravail à 15 euros et la création d’une prime “Team leader” de 50 euros. Une “clause de revoyure” devra cependant permettre aux signataires de l’accord salarial de “se retrouver en juin 2023 afin d’examiner la situation et proposer de possibles mesures de rattrapage”, a précisé la CFE-CGC.
Débrayage à Sochaux ?
Pour le DRH de Stellantis France, Bruno Bertin, “cette signature majoritaire démontre la maturité du dialogue social au sein de Stellantis et la volonté d’arriver à un équilibre entre la valorisation de l’engagement des salariés et la préservation de la performance de l’entreprise”.
La CFDT et la CGT ont indiqué avoir refusé de signer l’accord, qui n’exige pas d’être validé par la majorité. Le budget d’augmentation global à 5,3 % “laissera encore bon nombre de salariés de Stellantis perdre du pouvoir d’achat en 2023. On est loin de compenser l’inflation à 6,3 %”, a indiqué la CFDT dans un communiqué. “Comment signer un accord salarial qui accordera une augmentation générale inférieure à 4,5% quand son PDG augmente son salaire de 17 % ? (…) Comment signer un accord salarial n’accordant aucune augmentation générale pour les cadres alors que le groupe a dégagé un bénéfice net de 8 milliards d’euros au premier semestre 2022 ?” lance le syndicat.
La CFDT de l’usine de Sochaux prévoit des débrayages durant les heures supplémentaires entre mardi et jeudi, tandis qu’au niveau national le syndicat envisage “des actions communes sur tous les sites dès la reprise de janvier”.