Il est 9 h, ce jeudi 13 novembre, dans le foyer de l’Épide, à Belfort. La situation n’est pas simple. Personne n’ose lancer le premier mot. Julie, 20 ans, une dizaine de CV à la main, se lance alors. Cette jeune femme, accueillie à l’E2C Nord Franche-Comté, raconte son parcours : alors qu’elle est en apprentissage boucherie, un déménagement bouscule ses plans. Le début de la galère. Aujourd’hui, elle vient d’effectuer un stage dans la vente. Elle s’y verrait poursuivre son parcours professionnel.
Assis en cercle, dirigeants du nord Franche-Comté et jeunes se sont rencontrés. L’objectif de la matinée ? Que les jeunes des deux établissements et des chefs d’entreprises expliquent, chacun à leur tour, leur parcours scolaire et professionnel. Des parcours pas forcément linéaires.
Transmission de conseils
Ses prises de parole entraînent les jeunes à être plus à l’aise lors de situations concrètes comme des entretiens d’embauche. Mais pas seulement, rencontrer ces entrepreneurs leur permet aussi de comprendre que des dirigeants peuvent aussi avoir un parcours scolaire atypique. « Je n’aimais pas l’école », se souvient Lynda Boubeker, directrice de Lyly’s Bagel à Belfort, avec un sourire. Ils sont d’ailleurs plusieurs à se remémorer leur période à l’école avec réticence.
« Soyez vous-mêmes et soyez vraiment fiers de vous », assure Laura, directrice du Campanile à Meroux. À Guillaume Leclercq, chef d’agence du groupe Roger Martin, de poursuivre : « Ce que je retiens, c’est la résilience par rapport à mon parcours. Il faut avoir confiance en soi ».
Le club « Les entreprises s’engagent » a organisé ce moment d’échanges intitulé « Patron dans ma ville ». « Les chefs d’entreprises peuvent repartir avec des CV et des contacts de jeunes », explique Magali Guédot, référente du club. Alors que Lynda Boubekeur quitte la salle pour préparer son service du midi, elle récupère justement le CV d’un des jeunes. Elle l’assure, elle aidera ce dernier à trouver un stage.
Créer un lien entre les jeunes et les dirigeants
Au total, seize personnes ont partagé leurs expériences : quatre jeunes issus de l’Epide, quatre de l’École de la deuxième chance et huit dirigeants. « On a plusieurs domaines qui sont représentés : commerce, restauration, travaux publics, industrie… » liste Julie Wermelinger, animatrice du club. L’idée est que chaque jeune puisse rencontrer une personne appartenant à la sphère où il souhaite travailler.
Alors que la table ronde vient de prendre fin, chacun se lève et commence à discuter. Que ce soit du côté des entreprises ou du côté des jeunes, cet atelier a été enrichissant. « Ça m’a permis de rencontrer des personnes extérieures et d’avoir leur avis sur mon parcours », souligne Julie. Camille, elle, retient un conseil : « Même si on a des échecs, il ne faut jamais baisser les bras. »
Emmanuel Brugger, directeur général de Cristel, fabricant d’ustensiles de cuisine haut de gamme en inox, souligne les opportunités qui peuvent se créer lors de ces événements. « On est très sollicités et là, de se voir en vrai, ça crée du lien », ajoute Alaïs Marche, responsable adjointe ressources humaines de la société.
