Le Trois –

Sochaux : les inquiétudes de la CGT à Stellantis

En 2022, des centaines de salariés ont débrayé à l'usine Stellantis de Sochaux, déçus des propositions de la direction sur le pouvoir d'achat. | ©DR
Entre indemnisations, électrification des véhicules et conditions de travail sur site, la CGT Stellantis ne manque pas de sujets de revendication pour les sites Sochaux/Belchamp. Mercredi 13 septembre, le syndicat a mené sa conférence de presse de rentrée. Le point.

L’indemnisation des salariés

Obtenir réparation, même au bout de huit ans. La CGT explique avoir gagné un combat avec la régularisation de certains de ses salariés. Le calcul relatif à la majoration horaire des équipes VSD (vendredi-samedi-dimanche) était faussé. En 2014, un premier dossier a été déposé par la CGT devant les Prud’hommes concernant les salariés de PSA (maintenant Stellantis) de Douvrin. En mars 2022, après des assignations devant le tribunal, des dossiers gagnés en Cour de cassation pour Douvrin, la Cour d’appel de Versailles a donné raison à l’ensemble des syndicats CGT. « Lors de l’audience du 7 juin 2023, le conseiller rapporteur ainsi que l’avocat général de la Cour de cassation ont confirmé une nouvelle fois le bienfondé de notre contestation et de celles des salariés, à propos des calculs inexacts de la direction de PSA, en stipulant que l’accord de 2016 était illégal sur ce point », détaille le syndicat dans un communiqué.  

« Une régularisation a été enclenchée depuis et le bon calcul est maintenant en place. Ils ont fini par entendre raison au bout de 8 ans. » À Sochaux, 70 personnes ont pu être indemnisées, 58 avec des dossiers montés par la CGT. Les montants vont de quelques centaines d’euros à plus de 2 000 euros. « Cela aurait pu être plus, mais les demandes de régularisation ne peuvent pas remonter au-delà de trois ans », explique Franck Plain. Ils regrettent que tous les salariés ne soient pas logés à la même enseigne sur cette régularisation. La CGT explique que 70 à 75% de l’équipe VSD était composée d’intérimaires. Selon eux, ce sont environ 500 à 600 personnes qui ne seront pas indemnisées. « À l’échelle du groupe, il y a eu environ 10 millions d’euros de dédommagements. Mais si tout le monde avait été pris en compte, on tournerait plutôt autour de 100 millions. » Cela énerve Franck Plain, délégué syndical, qui estime que la direction aurait pu « mieux faire si elle l’avait souhaité ».

L’électrification de l’usine

« Il y a tout un tapage sur la voiture électrique. C’est bien, mais pendant ce temps, rien ne bouge pour nous », se désole Franck Plain. Tous les membres de la CGT présents lors de la conférence s’inquiètent de la conséquence des batteries électriques sur les emplois. Avec les voitures électriques, il y a « beaucoup moins de travail à faire. Donc beaucoup moins de besoin de main-d’oeuvre », prévient Damien Geoffroy de la CGT. Il estime que cela aura des effets néfastes sur la section recherche et développement (R&D) situé à Belchamp. 

Il explique que c’est déjà le cas avec une baisse des salariés en trois ans. Moins 20 personnes, faisant passer de 80 à 60 salariés l’équipe. « Nous avons déjà perdu les tests de mise au point des boîtes de vitesses ». Il s’inquiète pour l’avenir des bancs rouleaux qui servaient pour tester les voitures. « Ce sont des pans d’activité complets à Belchamp qui ne reviendront jamais. » 

Les conditions de travail et conquis sociaux

« Il n’y aucune amélioration par rapport à 2022 », rapporte Aurore Boussard au sujet du rapport médical qui paraît chaque année et qui dépeint les conditions de santé des salariés (lire ici notre enquête sur celui paru en 2022). Un plan d’action « devrait être présenté pour agir, mais rien n’est fait ». Pour gagner en confort, les syndicalistes réclament surtout des embauches. Celles des intérimaires, pour commencer, avec de meilleurs conditions salariales. « Ils ont réussi à faire partir énormément de monde qui veulent être mieux rémunérés », détaille Jérôme Boussard. « Les salaires proposés ne suffisent plus avec l’inflation galopante », commente la CGT. Elle souhaiterait aussi que les semaines soient passées à 32h, pour permettre de faire travailler plus de salariés et de multiplier les embauches. 

Le syndicat déplore aussi l’enlèvement des voitures de service, appliqué depuis la rentrée. « Plusieurs services ne peuvent plus fonctionner correctement car les voitures de service ont été supprimées », note le délégué syndical. « Cet exemple montre qu’il y a une rupture dans tous les domaines ». Damien Geoffroy évoque même une difficulté de maintenir les « conquis » sociaux, « conquis, car nous les avons gagnés et qu’ils peuvent disparaître facilement ». 

Nos derniers articles

Les vergers conservatoires au chevet de la biodiversité

L’Agence régionale de la biodiversité Bourgogne-Franche-Comté encourage les multiples actions de préservation des milieux, des espèces et de leurs interactions... En 2024, l’observatoire régional de la biodiversité fait état de 1 978 espèces menacées : au moins 10% des espèces recensées en région. L’agence donne des pistes pour mieux comprendre notre lien à la nature et devenir ensemble des acteurs de sa préservation. Zoom sur les vergers conservatoires.

À Voujeaucourt, un cabinet médical éphémère pour pallier la pénurie de médecins


Face à la pénurie de médecins généralistes dans le Nord-Franche-Comté, un cabinet médical éphémère ouvrira le 4 novembre à Voujeaucourt. Ce projet vise à offrir un accès aux soins à court terme et à encourager l’installation de jeunes praticiens.

Entre art et soin, Derma Ink aide les femmes à tourner la page après le cancer du sein

À Besançon, Claire et Sébastien Turiot ont fondé Derma Ink, un institut de tatouage pas comme les autres. Avec pour mission la reconstruction des femmes, ce couple propose notamment des tatouages d’aréoles mammaires pour les survivantes du cancer du sein.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts