Empêtrée dans des problèmes d’approvisionnement de micro-conducteurs, l’usine Stellantis de Sochaux annule très régulièrement des séances de travail. Et elle demande aux opérateurs de poser des congés lors des prochaines annulation, les 28 et 29 mars. Mais la pilule passe mal auprès des syndicats.
Empêtrée dans des problèmes d’approvisionnement de micro-conducteurs, l’usine Stellantis de Sochaux annule très régulièrement des séances de travail. Et elle demande aux opérateurs de poser des congés lors des prochaines annulation, les 28 et 29 mars. Mais la pilule passe mal auprès des syndicats. – mis à jour le 22 mars 2021 à 16h45
Aujourd’hui, six séances de travail ont été annulées sur la ligne de production de la Peugeot 308. On en compte quatre sur la ligne de production des Peugeot 3008, 5008 et Opel Grandland X. S’ajoutent à ces séances annulées, les séances supplémentaires du samedi ou du dimanche soir, plusieurs fois annulées ces dernières semaines. Celle du samedi 28 mars est déjà annulée.
Aujourd’hui, même si les séances sont annulées, les opérateurs touchent la totalité de leur salaire, grâce à la signature d’un accord de modulation. Mais ces annulations ne peuvent excéder douze jours. « La dépasser signifierait des pertes de salaires pour les salariés », rappelle la CFDT dans un communiqué de presse.
Les annulations se poursuivent
La tournée de ce mardi 23 mars est annulée pour le système 1, hors CPL/Quais. Sur le système 2, les séances de la nuit prochaine et de mardi matin et après-midi sont confirmées. Les équipes travailleront normalement. La séance supplémentaire du samedi 28 mars est d’ors et déjà annulée.
Face à cette situation, « l’ensemble de l’usine sera en congés le dimanche 28 mars pour l’équipe de nuit et le lundi 29 mars pour les autres équipes, doublage et journée, indique la direction dans un communiqué de presse, avant de détailler : Ce jour de congé sera saisi collectivement, en priorité dans le reliquat des congés 2020 pour l’ensemble des ouvriers, TAM et Cadres de la DEUR. » Cette décision de la direction est faite « pour limiter le recours aux H- (horaires en moins, NDLR) ».
« Double peine »
La demande de poser un jour de congé, qui fait que l’annulation n’entre pas dans l’accord de modulation, ne passe pas. La CGT dénonce « un vol d’une journée de congés payés des salariés ». « À la normale il [est] très difficile pour les salariés de pouvoir poser des jours de congé à cause du sous-effectif chronique dans les équipes, tance la CGT. Et que dans le même temps la direction se serve dans nos congés pour gérer la pénurie de ses stocks. C’est une double peine. »
« La préservation de la performance du site ne doit pas passer par des jours de congés imposés aux salariés », dénonce pour sa part Force ouvrière. « [On] cautionnera la pose de jour de congés uniquement en cas de forte dégradation du nombre de jour d’annulation de séances », écrit le syndicat dans un message. La CFDT « est mécontente et inquiète d’en arriver à réfléchir à poser des jours de congés collectivement pour protéger les salaires des salariés ».
« Depuis l’été 2020, [nous avons demandé] une négociation sur l’activité partielle longue durée qui aurait permis d’aborder cette situation de façon plus sereine et plus protectrice », écrit la CFDT, qui regrette que les autres syndicats n’aient pas suivi cette démarche, conduisant au rejet par la direction de cette opportunité. Force ouvrière demande finalement que ces annulations de séances soient « utilisées pour la formation ».