Deux dernières études « Flash » de l’INSEE Bourgogne-Franche-Comté portent sur les services à la personne : l’une sur les besoins, l’autre sur les salariés. Complémentaires, elles mettent en avant une hausse de la demande, donc une hausse à venir des besoins de main d’œuvre.
20 % de hausse des services à la personne d’ici 2050
Selon les dernières données de l’Insee, un ménage sur sept en Bourgogne-Franche-Comté sa eu recours à une aide via les services à la personne (assistance aux personnes âgées, livraison de courses ou de repas, ménage, jardinage, soutien scolaire, etc.). L’âge est déterminant dans cette démarche : 43 % des plus de 80 ans ont recours à au moins un service à la personne. Entre 65 et 79 ans, ce chiffre est seulement de 16 % ; et pour les mois de 65 ans, de 11 %.
Le deuxième groupe ayant recours à l’aide à la personne est constitué par les couples sans enfants, avec un taux de recours de 15 %. Ils sont 56 % à avoir plus de 65 ans et sont aussi le type de ménage dont le niveau de vie est le plus élevé.
A l’opposé, les familles monoparentales ont peu recours aux aides à la personnes (6,5 % des femmes et 8 % des hommes), car particulièrement touchées par la pauvreté (28 % des familles monoparentales contre 13 % pour l’ensemble des ménages). Ainsi, plus le niveau de vie est élevé, et plus les ménages ont recours aux services à la personne.
Selon l’Insee 32 000 ménages supplémentaires, soit + 20 % par rapport à 2018, pourraient avoir recours à au moins un service à la personne d’ici 2025. « Cette forte hausse s’explique principalement par l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses nées après la seconde Guerre mondiale », indiqué l’Insee. L’Insee avance même une hausse de + 66 % pour les plus de 80 ans, qui représenteraient alors presque la moitié des usagers des services à la personnes (contre 37 % aujourd’hui).
8 000 à 14 000 salariés en plus d’ici 2025
En toute logique, l’Insee prévoit donc un développement de l’emploi dans ce secteur d’activité : de 8000 à 14 000 salariés en plus d’ici 2025. Il employait 38 600 personnes en 2019, soit 3,8% de l’emploi salarié de la région (4,4 % en France). Les principaux employeurs de ces salariés sont des particuliers : 61 %.
Le secteur est extrêmement féminisé : 90% des salariés des services à la personne sont des femmes. ; Plus de 50% des salariés ont au moins deux employeurs et 20 % au moins quatre. 29% occupent un autre emploi dans un autre secteur ; cette autre activité représente près des deux tiers de leur temps de travail.
Le niveau de rémunération auquel parviennent les salariés de ce secteur reste peu élevé : en moyenne 10 000 euros brut sur une année, avec cependant des variations selon les modalités d’emploi : la moyenne est de 6200 € par an via des particuliers employeurs, de 9 100 euros via une entreprise, de 10 700 euros via une association, et de 15 300 euros via un établissement public. Ces variations sont essentiellement liées au nombre d’heures travaillées.
Le salaire brut des femmes est 20 % moins élevé que celui des hommes dans ce secteur.
Ces faibles niveaux de rémunération entrainent des difficultés à recruter et l’Insee estime que ces difficultés devraient perdurer : « Les besoins de main d’œuvre devraient encore progresser avec le vieillissement attendu de la population régionale. Pour satisfaire la hausse estimée de 20 % en besoins de services à domicile d’ici à 2050, (…), il faudrait entre 8000 et 14 000 salariés supplémentaires ? C’est 20 à 35 % de plus que le nombre de salariés du secteur aujourd’hui. »
