Lors d’une conférence de presse, Charles Demouge a annoncé la revente de 30 hectares appartenant à l’Agglomération sur le site de PSA Sud au groupe BT Immo, avec la perspective de 630 emplois.
Lors d’une conférence de presse ce jeudi, Charles Demouge a annoncé la revente de 30 hectares appartenant à l’Agglomération sur le site de PSA Sud au groupe BT Immo, avec la perspective de 630 emplois.
7 millions. L’Agglomération du pays de Montbéliard vend 30 hectares sur le site PSA Sud au groupe BT Immo pour cette somme. En janvier, elle achetait 42 hectares après la mise en vente du site par Stellantis pour 11,55 millions d’euros. Une somme qui avait fait bondir (lire notre article).
Charles Demouge, le président de l’Agglomération, semble rassuré. « C’est une belle somme », argue-t-il. « Au début, il nous proposait moins », explique-t-il à propos du groupe, rencontré lors du salon d’immobilier d’entreprise à Paris, en décembre dernier qui a pour champ d’action l’investissement locatif dans le secteur des bâtiments industriels et logistiques, le développement de bâtiments tertiaires et industriels et la reconversion de sites.
Dans des documents que Le Trois a pu consulter avant le conseil communautaire, le groupe BT Immo, qui se présente comme un groupe d’investisseurs privés qui se positionne essentiellement « sur des opérations immobilières à forte valeur ajoutée »,annonce le rachat pour conduire « un projet mixte, industriel et logistique » avec la perspective de 630 emplois et des partenariats de formation.
Sur le site de PSA Sud, il s’agit, en fait, de deux rachats : le rachat, pour 3,5 millions de deux bâtiments à Exincourt. Et le rachat, aussi pour 3,5 millions de trois bâtiments à Sochaux. Des bâtiments qui sont côte à côte mais délimités sur deux communes différentes.
EUn projet industriel, un projet logistique
Les deux bâtiments sur la commune d’Exincourt seront repris par une société sœur de BT Immo, l’entreprise SPCM. Une foncière privée d’immobilier industriel, qui reprendra les bâtiments tels quels, en payant immédiatement l’impôt foncier à la commune d’Exincourt. « La vente sera actée sans condition de permis de construire ni de financement », est-il précisé dans un document présenté par BT Immo lors du conseil communautaire. Le but : une mise en location à des entreprises industrielles en mars 2023, au plus tard, pour rentabiliser la vente et le prix du foncier. « Cela va venir vite », confirme Charles Demouge.
Juste à côté, pour les bâtiments sur la commune de Sochaux, c’est l’entreprise Castignac, gestionnaire d’investissement logistique qui mènera le projet à bien. Les trois bâtiments seront détruits entièrement avant de reconstruire des bâtiments pour une surface totale de 66 400 m2 comprenant : 60 000 m2 d’entrepôt logistique, 2 400 m2 de bureaux et 4 000 m2 de messagerie (centre de stockage entre entreprises).
Dans ce projet, il est prévu que les travaux soient lancés dès la signature de vente pour une mise en location « au plus tard » en septembre 2025. Volume d’investissement prévisionnel : 40 millions d’euros hors taxe. La promesse de vente doit être signée en juillet.
En termes de rénovation, le groupe dit envisager l’installation de panneaux photovoltaïques. Il est aussi évoqué la mise en place d’une station multi-énergies et la mise en place d’une messagerie zéro carbone, avec des véhicules de livraison 100% électrique.
Un projet attentif à des entreprises et à une main d’oeuvre locales
Dans la présentation du projet par le groupe, jeudi soir, Fabrice Gallo, qui dirige le développement de Castignac, a assuré que les entreprises locales seront proposées en priorité, notamment pour les travaux et les questions de maintenance.
Lors du conseil, les élus sont revenus plusieurs fois sur la question de l’emploi, visiblement inquiets que des entreprises lointaines et une main-d’œuvre qui ne serait pas locale soient priorisées. Mélanie Daf, adjointe au maire d’Audincourt et élue du conseil communautaire, s’est aussi interrogée sur les entreprises qui seront implantées. Sa peur : que les entreprises du pays de Montbéliard désertent vers ce nouveau centre tout neuf. « Le but, ce n’est pas de créer de nouvelles friches à d’autres endroits. » À toutes ces interrogations, BT Immo n’a cessé de répondre en rassurant les élus, proposant de mettre en place des clauses d’insertion dans ses marchés de réalisation.
Des questions se sont aussi posées sur le nombre d’emplois. René Fouché, vice-président de PMA estime que ce n’est pas beaucoup. Mais une nouvelle fois, le promoteur rassure : « 630 emplois, c’est un minimum », précisant que 80% des emplois ne nécessiteront pas de grandes études. « Des cycles courts de formation suffiront », explique-t-il.
L'Agglomération garde 12 hectares
Plus exactement, c’est sa SEM PMIE* qui utilisera les 12 hectares sur la partie la plus à l’est de PMA Sud. « Il n’est pas impossible que l’on y mette une station hydrogène. C’est une zone importante entre PSA Sud et Nord où passe beaucoup de camions », explique Charles Demouge, président de PMA.
*La Société d’Economie Mixte Pays de Montbéliard Immobilier d’Entreprises (SEM PMIE) a été créée en avril 2011 par Pays de Montbéliard Agglomération et ses partenaires publics et privés afin de mettre en œuvre une politique de développement économique via la mise en place de solutions de portage immobilier.