À quelques mois de l’élection présidentielle, France Hydrogène a publié un livre blanc dans lequel il formule 10 propositions à réaliser lors du prochain quinquennat pour faire de la France un leader de l’hydrogène.
À quelques mois de l’élection présidentielle, France Hydrogène a publié un livre blanc dans lequel il formule 10 propositions à réaliser lors du prochain quinquennat pour faire de la France un leader de l’hydrogène.
« Le prochain quinquennat sera déterminant pour le décollage de la filière hydrogène en France », assure France Hydrogène dans un communiqué de presse présentant sa démarche, la définition d’un livre blanc autour du déploiement de l’hydrogène, à l’occasion de l’élection présidentielle 2022. Ce livre blanc regroupe 10 propositions, détaillées dans un document de 58 pages, publié début décembre. Il est adressé à tous les candidats à la fonction suprême.
France Hydrogène réunit 370 membres, acteurs de la filière hydrogène en France, sur l’ensemble de la chaîne de valeur : grands groupes industriels, PME, start-ups, associations, pôles de compétitivité. Son objectif ? « Accélérer le développement de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone pour réussir la transition énergétique, réindustrialiser le territoire et créer de la valeur localement pour améliorer la qualité de vie de tous. »
La concurrence est déjà rude sur le sujet, même si 9 milliards d’euros ont déjà été fléchés vers ce développement d’ici 2030 : une enveloppe de 7,2 milliards d’euros a été annoncées en septembre 2020, rallongée en octobre 2021. L’objectif est de déployer 6,5 GW de capacité d’électrolyse et produire plus de 600 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas-carbone, au service de la décarbonation de l’industrie et des transports lourds. « Mon message aux candidats est clair : l’hydrogène doit rester une priorité du prochain quinquennat et son déploiement doit être soutenu, voire accéléré pour répondre aux enjeux », insiste Philippe Boucly, président de France Hydrogène. « Pour devenir un leader de l’hydrogène décarboné, nous devons accélérer et nous appuyer sur nos spécificités comme notre mix énergétique déjà très décarboné ou encore la bonne articulation entre innovation, recherche et industrie à laquelle nous devons aujourd’hui l’excellence française dans l’hydrogène », ajoute Philippe Boucly, cité par le communiqué de presse de France hydrogène.
Électricité renouvelable et nucléaire
Les 10 propositions (à retrouver ci-dessous) s’articulent autour de 5 axes stratégiques : disposer de suffisamment d’énergie primaire, en accélérant le déploiement des renouvelables ; maîtriser le prix de l’électricité ; garantir la neutralité technologique ; accélérer le développement de la mobilité et de l’infrastructure de recharge ;et soutenir la réindustrialisation.
Sur le premier axe, qui concerne la production électrique, « la France devra pouvoir compter sur des ressources en énergie primaire abondantes et toutes ses ressources en électricité renouvelable et en électricité nucléaire devront être mobilisées pour produire sur son sol les quantités d’hydrogène renouvelable ou bas-carbone nécessaires à ses ambitions de décarbonation », relève France hydrogène. Et de poursuivre : « Le socle de production d’électricité bas-carbone de notre mix ne doit pas être menacé, si l’on souhaite produire massivement l’hydrogène nécessaire à la décarbonation de nos processus industriels et de nos transports. En parallèle, le rythme de déploiement des énergies renouvelables – photovoltaïques, éoliennes sur terre et en mer – devra être accéléré si la France souhaite produire de l’hydrogène renouvelable compatible avec les objectifs de l’Union européenne. » Sur le prix de l’électricité, l’objectif est de « protéger » les producteurs d’hydrogène de la volatilité des prix de l’électricité. Concernant la mobilité, France hydrogène estime « les aides à l’acquisition des véhicules hydrogène doivent être repensées pour, à l’instar de ce qui se fait en Allemagne, couvrir jusqu’à 80 % du différentiel de coût avec un véhicule diesel équivalent, dans des segments stratégiques où l’offre industrielle française est en train de se structurer ». La structure encourage aussi à déployer les infrastructures de recharge, « pour assurer un maillage complet et cohérent de stations d’hydrogène sur le territoire national et procurer ainsi un confort suffisant aux utilisateurs ».
Les 10 propositions
- Réussir la décarbonation de l’économie française grâce au développement de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone.
- Assurer la ressource en énergie primaire pour produire de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone
- Réduire les coûts de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone
- Garantir la neutralité technologique des voies de production de l’hydrogène dans les appels d’offre et les marchés publics
- Accélérer le déploiement de l’hydrogène dans les transports
- Préparer le déploiement d’infrastructures de transport et de stockage d’hydrogène
- Investir dans la réindustrialisation de la France
- Adapter les compétences et formations aux besoins de la filière
- Simplifier les démarches et procédures pour les acteurs de terrain
- Promouvoir des coopérations industrielles européennes et soutenir la filière à l’international
Et Philippe Boucly de conclure : « Enfin, derrière les usines et les « gigafactories », il y a des emplois et des besoins en compétences. Il faut nous lancer sans tarder dans la « coloration à l’hydrogène » des formations initiales et continues pour répondre rapidement aux besoins des industriels de la filière hydrogène. » Dans le nord Franche-Comté, le mouvement de formation a déjà été lancé.