Le site d’Ornans emploi aujourd’hui 280 salariés. Il en a compté plus de 400. La fusion avec Siemens renforce les inquiétudes du maire de la commune.
Le maire de la ville d’Ornans a demandé mardi dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron la pérennisation de l’usine locale Alstom, dont l’avenir est fortement menacé par des délocalisations d’activités dans le contexte de la fusion Alstom-Siemens. Dans ce courrier daté du 15 décembre, Sylvain Ducret (LR) souhaite “attirer l’attention” d’Emmanuel Macron sur les “sombres perspectives” de l’usine et lui demande de “saisir le PDG du groupe Siemens-Alstom, afin qu’il précise sa stratégie et donne des gages sur la pérennisation des activités du site d’Ornans, reconnu comme un centre d’excellence”.
Poumon économique de la petite ville de 4500 habitants, le site qui fabrique des moteurs de train n’emploie plus que 280 salariés contre plus de 400 il y a cinq ans, suite à la succession de départs individuels et au non-remplacement des départs en retraite. Selon M. Ducret, la fermeture n’est plus exclue compte tenu des évolutions des dernières années. Le maire, qui indique “relayer les craintes émises par les syndicats et les salariés”, dénonce en particulier la “délocalisation” qui résulterait de la création en 2006 d’une joint-venture en Chine pour les moteurs.
Conçue pour produire pour le marché asiatique, cette société baptisée Xayeeco “fabrique également, depuis plusieurs années, pour le marché européen”, affirme l’élu. “Il ne s’agit donc pas d’un partenariat en vue de conquérir des parts de marché, mais d’une véritable délocalisation impactant significativement le plan de charges du site d’Ornans et compromettant irrémédiablement son avenir”, écrit M. Ducret. “Ni les syndicats, ni les employés n’osaient penser que la direction en arriverait jusque-là. Eh bien si, les moteurs pour le contrat du Grand Paris seraient, d’après des sources fiables, tous fabriqués en Chine. On parle même aujourd’hui d’une fabrication des moteurs des Trains d’Equilibre du Territoire (TET), de ceux du Grand Paris et du TGV du futur en Chine”, souligne-t-il. L’élu interpelle le Président de la République, au nom de “l’Etat stratège” économique et de l’égalité des territoires. “La fermeture du site ne pourrait
qu’amplifier le sentiment d’abandon de l’Etat chez nos concitoyens éloignés des métropoles et rendrait vains tous les efforts locaux déployés pour redynamiser et revitaliser un centre-bourg”, prévient-il dans son courrier.
(AFP)