C’est une nouvelle solution d’accueil des entreprises que propose Tandem, la société d’économie mixte spécialisée dans l’immobilier d’entreprises. Elle a inauguré, ce mercredi 25 octobre, le premier bâtiment du Village d’artisans, situé à l’entrée de la zone d’activités des Tourelles, à Morvillars, à proximité immédiate de la sortie de la R.N. 1019. Les locaux sont en cours de finalisation et les premiers locataires prennent possession de leur module. Le projet avait été présenté en décembre 2021 (lire notre article). La première pierre posée à la rentrée 2022.
Le bâtiment, de 1 400 m2, construit en trapèze, propose six modules. Cette forme architecturale permet de fournir des modules de tailles différentes, avec des ateliers mesurant de 100 à 250 m2, tout en conservant une cohérence dans l’aménagement. Le bâtiment B, dont la construction doit être lancée en 2024, de 1 800 m2, aura la même forme, mais sera placé en sens inverse. Il proposera six ou sept modules. Et les ateliers des deux bâtiments se feront face.
Ce village répond à « un besoin exprimé par les artisans », replace Damien Meslot, président Les Républicains du Grand Belfort ; la collectivité est l’actionnaire principal de Tandem. « Le produit n’existait pas », valide Yves Menat, le président de Tandem . « L’artisanat est extrêmement créateur de richesses », souligne-t-il également, rappelant l’importance de proposer des solutions immobilières à ces entrepreneurs, alors que Tandem était traditionnellement tourné vers des locaux industriels (Techn’Hom) et tertiaires (JonXion). « C’est une économie de proximité, non délocalisable », relève pour sa part le conseiller régional écologiste Éric Oternaud. Le bâtiment est destiné à des entrepreneurs cherchant une solution de stockage ou un site de production, pour de l’industrialisation en petite série ou de la fabrication artisanale.
Accessibilité
« Le gros avantage, c’est qu’ils posent leurs affaires et qu’ils peuvent commencer leur activité », apprécie Damien Meslot. C’est une solution clé en main. Chaque module propose un atelier, un espace bureau et un espace « social », notamment des douches. Un effort a été porté au confort. Les ateliers sont isolés, selon les normes RT 2012. Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur, réversible. Le concept est assez « simple », souligne Pierre-Étienne Perol, le directeur général. Chaque atelier dispose d’une porte coulissante de 4 mètres de haut et 3 mètres de large, ainsi que d’un espace de stockage délimité, à l’extérieur. Le sol de l’atelier supporte une charge d’une tonne au m2, permettant d’installer des machines à commandes numériques (lire ci-dessous). Et les ateliers enregistrent une hauteur libre de 5 mètres. Et chaque module, qui traverse la largeur du bâtiment, dispose d’une entrée côté atelier et d’une entrée côté bureau.
Quatre des six modules disponibles sont déjà loués. Le succès est déjà là, alors que le bâtiment n’est pas encore tout à fait fini. « Il y a encore deux cellules disponibles, indique Damien Meslot. Je suis convaincu qu’elles trouveront rapidement preneur. » Le loyer oscille entre 1 300 et 1 800 euros par mois. Ce qui fait dire aux élus que « c’est un prix attractif », pour une prestation qualitative. Le village d’artisans jouit aussi d’une localisation pertinente, à quelques kilomètres de la gare TGV, de l’A36 et de la frontière suisse.
La construction du premier bâtiment représente un investissement de 2,7 millions d’euros. Avec le bâtiment B, le projet s’élèvera à 5 millions d’euros.
« C’est une bonne opportunité »
L’entreprise de Charleville-Mézières Ardennes CN propose notamment une activité d’usinage. Elle travaille pour l’aéronautique, le nucléaire, la défense. Elle s’est tournée vers les deux dernières nommées lors de la crise sanitaire. Localement, elle travaille pour la branche nucléaire de General Electric. Elle va installer une filiale dans le village d’artisans, pour produire de la petite série et des petites pièces, alors qu’elle peut façonner des pièces pesant jusqu’à 20 T dans ses ateliers ardennais. Elle investit 500 000 euros dans cinq machines à commande numérique, qui seront installées dans l’atelier de 250 m2. « Nous voulions avoir une cellule de proximité, pour être réactif », indique Quentin Clarin, fils du fondateur de l’entreprise et à la tête du service juridique de l’entreprise. « C’est une bonne opportunité, avec un local disponible immédiatement », apprécie-t-il également.