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McPhy sous procédure de conciliation, John Cockerill candidat à la reprise

L'usine de McPhy, le 13 juin 2024. | ©Le Trois - E.C.
Décryptage

L’entreprise française McPhy, spécialisée dans la fabrication d’électrolyseurs, a été placée en procédure de conciliation depuis le 10 avril, par décision du tribunal de commerce de Belfort. En proie à des difficultés financières, elle cherche désormais un repreneur dans le cadre d’un appel d’offres ouvert jusqu’au vendredi 9 mai à midi.

Avec Thibault Quartier

McPhy, qui a installé son usine d’électrolyseurs à Foussemagne, a officialisé l’ouverture de cette procédure lundi 14 avril, dans un communiqué où elle évoque « le souhait de renforcer ses chances de trouver un nouveau partenaire dans les meilleurs délais ». « McPhy a fait le choix de rendre publique cette information, habituellement confidentielle, pour fédérer collaborateurs, actionnaires et parties prenantes autour de cette démarche et ainsi maximiser ses chances de trouver de nouveaux partenaires », précise la société. Elle a confié la mission de conciliatrice à Maître Joanna Rousselet, de la SCP Abitbol & Rousselet. Le cadre retenu, celui d’un prépack cession, permet d’anticiper une reprise sous contrôle judiciaire, afin de préserver autant que possible l’activité et les emplois.

En parallèle, McPhy indique avoir déjà reçu « une première marque d’intérêt d’un acteur industriel européen ». D’après plusieurs sources exécutives et industrielles interrogées par La Tribune, il s’agit de John Cockerill (lire ici). Une information que Le Trois est en mesure de confirmer. Selon nos informations, le groupe belge John Cockerill s’est positionné pour reprendre les activités de McPhy. Concurrents directs sur le marché de l’hydrogène bas-carbone, les deux entreprises opèrent dans un secteur en pleine structuration.

McPhy « sanctionné »

 

Des sources qui maîtrisent bien le dossier hydrogène relèvent que McPhy est « sanctionné » par les marchés. Peu de démonstrateurs tournent, notamment en France, donc les opérateurs retiennent des solutions étrangères, notamment asiatiques. « Ils sont confrontés à la concurrence étrangère », analysent ces mêmes sources. McPhy a besoin que l’hydrogène soit soutenue nationalement, tant sur la mobilité que sur la décarbonation, poursuivent ces sources, pour porter leur production et la qualifier.

« Si on ne met pas un opérateur français à Port-Jérôme (plus gros site français de production d’hydrogène, NDLR), on le met où », s’étonne un observateur de la filière, critiquant le manque de soutien au lancement du marché et à la filière française. « On manque d’analyse et de réflexe industriel », s’étonne cette source qui veut rester anonyme. « On est en train de se faire dépasser par la concurrence alors que nous étions en avance », déplore-t-elle encore.

Fin de trésorerie en juin 2025

L’opportunité d’un rachat par John Cockerill est vu positivement. « Elle a fait ses preuves et peut rassurer le marché sur les produits », note-t-on. La société est commercialement installée. Elle a des équipes. De l’expérience. À présent, l’État va attendre des garanties : notamment le maintien de la production d’électrolyseurs dans le Territoire de Belfort, alors que le Belge les produit près de Bruxelles et que son usine alsacienne ne produit que des éléments de l’électrolyseurs.

Quid, également, de l’aide européenne (Piiec), de 114 millions d’euros ? Une partie seulement a été décaissée. Une aide de 10 millions d’euros a aussi été fléchée par le fonds Maugis, à décaisser par palier en fonction de la création d’emplois.

L’entreprise française, qui avait inauguré en juin 2024 sa gigafactory, à Foussemagne, avec le soutien de l’État, fait face à un épuisement progressif de sa trésorerie, annoncé pour fin juin 2025 dans l’hypothèse la plus favorable. En cas d’absence de repreneur, McPhy pourrait être placée en liquidation, ce qui entraînerait la fin de la cotation de son action sur Euronext Growth et une perte quasi totale pour les actionnaires.

Créée en 2008, McPhy conçoit et fabrique des électrolyseurs alcalins pour produire de l’hydrogène. Elle dispose de centres de production et d’ingénierie en France, en Allemagne et en Italie. 

Que fait le groupe John Cockerill ?

Le groupe industriel belge John Cockerill, fondé en 1817 à Seraing, près de Liège, s’est diversifié au fil du temps. Initialement spécialisé dans la sidérurgie et la construction mécanique, il travaille désormais dans des domaines variés tels que l’énergie, la défense, l’environnement et l’industrie. Il est présidé et détenu majoritairement par l’homme d’affaires français et président du FC Metz Bernard Serin, et dirigé depuis 2022 par l’ingénieur français François Michel, ancien de Saint-Gobain.

Les activités du groupe incluent la production de solutions énergétiques, le développement de technologies pour la production d’hydrogène vert, ainsi que la conception de véhicules blindés et de systèmes d’armement.Il offre aussi des équipements pour la sidérurgie et le traitement thermique, et intervient dans des projets environnementaux liés à l’eau, l’air et les déchets solides.

Avec plus de 5 500 employés répartis dans plus de 20 pays, le groupe se positionne à l’international.

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