21 000 personnes sont en situation de pauvreté dans le pays de Montbéliard. Soit un taux de pauvreté de 15,4 % contre 14 à l’échelle nationale. Chez les 0-25 ans, 24 % d’entre eux sont en situation de pauvreté dans le pays de Montbéliard (contre 23 % au niveau national). La différence avec le national se creuse encore plus lorsqu’on s’intéresse à la part de jeunes de moins de 26 ans sans emploi, formation ou diplôme. Ils sont 9 % dans le périmètre de l’agglomération contre 5 % au niveau national. L’écart se creuse encore plus sur le chômage des jeunes de moins de 25 ans. Il est de 28,5 % contre 20,8 % au niveau national.
Plusieurs associations sont engagées auprès du jeune public pour les accompagner scolairement et dans leur chemin vers l’emploi dans le pays de Montbéliard. Elles sont surtout présentes dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV), mais elles manquent de moyens pour rendre accessibles certaines actions à tout le pays de Montbéliard.
122 000 euros à récolter
Jeudi 2 mars, Pays de Montbéliard Agglomération a annoncé la mise en place d’une dotation d’action territoriale, pilotée par l’institut de l’entreprise et de l’innovation sociale (Ideis) et Break Poverty Foundation ; une fondation créée par plusieurs chefs d’entreprises, qui vise à « prévenir la pauvreté et rompre le déterminisme social auprès des jeunes les plus vulnérables » via la mobilisation d’entreprises.
Aujourd’hui « seules 1,6 % des entreprises s’engagent par des mécénats sur des projets sociaux souvent par manque de ressources et d’expertise en interne sur ces sujets », explique dans un dossier de presse Pays de Montbéliard Agglomération. La démarche consiste à ce que les entreprises deviennent mécènes pour accompagner des associations de soutien à la petite enfance et à la parentalité, des associations de lutte contre le décrochage scolaire et des associations d’insertion professionnelle pour les jeunes.
PMA détaille que 122 000 euros devraient être récoltés auprès des entreprises pour lancer les projets. Les entreprises pourront choisir un ou plusieurs projets qu’elles s’engagent à soutenir financièrement. Tous les six mois, un rapport d’avancement leur sera transmis. « La dotation d’action territoriale doit être une solution clef en main pour permettre aux entreprises d’aider les associations en faveur de la jeunesse en difficulté près de chez eux », complète l’Agglo.
Accompagner les jeunes des QPV et milieux ruraux
7 projets ont été pré-sélectionnés pour être accompagnés par des entreprises. Des projets portés par la MJC Lis avec moi, l’association Coup de pouce, l’orchestre TaKajouer, Article 1, la MJC de Sochaux, le centre social L’envol Léo-Lagrange, et l’association de la fondation étudiante pour la ville.
Il y a par exemple, l’association MJC Lis avec moi, à Bethoncourt qui intervient dans des structures de la petite enfance par le biais de lectures dans les quartiers prioritaires de la ville du pays de Montbéliard (Bavans, Colombier-Fontaine, Sainte-Marie et Arbouans). « Une forte demande remonte des communes périurbaines et rurales. Notre équipe a besoin de moyens supplémentaires », témoigne Linda Mahdjoub, la présidente de la MJC-Lis avec Moi, dans le dossier de presse fourni par PMA. Dans le cas de cette association, elle aimerait utiliser la dotation pour étendre ses interventions existantes dans les quartiers prioritaires au secteur rural, auprès de 12 structures rurales. Elle aimerait aussi recruter un intervenant professionnel à plein temps pour le développement en zones rurales et la formation de bénévoles-lecteurs (environ 20).
Il y a aussi l’association Coup de pouce, qui s’occupe d’élèves de 5 à 8 ans dans les quartiers prioritaires de Valentigney, pour les aider dans l’acquisition de savoirs fondamentaux « afin de développer leur motivation et leur confiance pour réussir à l’école.» 3 à 4 soirs par semaine, pendant 1h, 1H30, 5 à 6 enfants sont accompagnés pour de la lecture, de l’écriture, des mathématiques. L’association souhaite déployer quatre nouveaux clubs, former des acteurs locaux capables de devenir animateurs… La “DAT”, pour cette association comme les six autres, est l’espoir de réunir des fonds pour développer l’activité. Une première rencontre au Mattern Lab le 2 mars dernier a permis de présenter les 7 projets à 37 représentants d’entreprises. Étape suivante : la mise en œuvre des aides.