Si le marché connaît un très net rebond par rapport à l’année dernière, marquée par le premier confinement, il est en baisse de plus de 21% par rapport à 2019 : la crise des composants provoque des retards de livraison.
(AFP)
Si le marché connaît un très net rebond par rapport à l’année dernière marquée par le premier confinement, il est en baisse de plus de 21% par rapport au quatre premiers trimestres de 2019 : la crise des composants provoque des retards de livraison.
Le marché automobile français est resté sous son niveau d’avant la crise liée à la pandémie de covid-19 l’an dernier, dans un contexte de production pénalisé par la pénurie mondiale de composants électroniques. Selon des données publiées samedi 1er mai, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) a comptabilisé seulement 140 428 immatriculations de voitures neuves en avril, contre 188 195 il y a deux ans.
Sur les quatre premiers mois de l’année, le marché français des voitures particulières accuse une baisse de 21,48% par rapport à la même période de 2019, avec 592 219 nouvelles immatriculations.
“On commence maintenant à avoir des problèmes de livraison liées à la grande pénurie des composants électroniques”, a expliqué à l’AFP François Roudier du CCFA. Selon lui, cette pénurie qui frappe l’ensemble de l’économie depuis plusieurs mois n’avait jusqu’à maintenant pas encore eu de répercussions visibles sur les ventes de nouveaux véhicules. Les semi-conducteurs comme les puces électroniques sont omniprésents dans les voitures, entre le moteur, l’ABS, les airbag, l’aide au stationnement, le tableau de bord…
Dans une industrie comme l’automobile, dont la production est programmée à la minute près, la pénurie de composants a forcé les constructeurs à pratiquer le “stop and go” dans certaines usines à travers le monde. En France, la production de la nouvelle Peugeot 308 à Sochaux avait ainsi dû être interrompue pendant trois semaines.
Moins de voitures louées
“La pénurie mondiale de composants électroniques affecte les productions de voitures neuves, et le fait que certaines usines ont été mises à l’arrêt temporaire retarde naturellement les livraisons de véhicules”, estime également le cabinet AAAData dans un communiqué séparé. Les restrictions liées à la crise sanitaire continuent par ailleurs d’avoir des répercussions sur les ventes de voitures. “Vous avez aussi des canaux de vente qui ont souffert énormément”, comme les loueurs de courte durée qui ont donc moins immatriculé “puisque les gens ne partent pas en vacances et qu’il n’y a pas non plus de déplacements professionnels”, a ainsi souligné M. Roudier.
Par rapport à avril 2020, marqué par le premier confinement, le marché français affiche cependant un bond de 568,8%, et de 50,96% sur les quatre derniers mois comparés à la période janvier-avril de l’année dernière.
AAAData relève que les véhicules d’occasion ont fait mieux que le reste du marché en avril, avec 523 966 immatriculations. En avril 2019, le cabinet avait recensé 503 635 immatriculations, et cinq fois moins en 2020. D’après AAAData, sur le marché des voitures particulières neuves, les hybrides se portent toujours bien et ont représenté 24% de part de marché, talonnant à quelques véhicules près les ventes de diesel.
Le groupe Stellantis (né de l’union de PSA et Fiat Chrysler) a vendu en avril un total de 50 181 véhicules neufs, et le groupe Renault 29 935 véhicules, des chiffres inférieurs d’environ 30% à ceux de 2019, selon le CCFA.
Côté constructeurs étrangers, le groupe Volkswagen a limité la baisse de ses ventes à 15,80% par rapport à 2019, tandis que l’américain Ford a fait état d’un recul de 42,99%.