Une baisse de 27 % chez Stellantis et de 24 % chez Volkswagen : les ventes des groupes automobiles ont été paralysées au troisième trimestre par la pénurie de puces électroniques, mais les géants entrevoient le bout du tunnel pour la fin 2021.
(AFP)
Une baisse de 27 % chez Stellantis et de 24 % chez Volkswagen : les ventes des groupes automobiles ont été paralysées au troisième trimestre par la pénurie de puces électroniques, mais les géants entrevoient le bout du tunnel pour la fin 2021.
Après avoir bien résisté en début d’année, les usines automobiles ont enchaîné les journées de fermeture au troisième trimestre, paralysées par la pénurie de certaines pièces, notamment ces semi-conducteurs produits principalement en Asie, et les cahots de la logistique mondiale. Stellantis (Peugeot-Fiat-Chrysler) a annoncé jeudi avoir produit environ 600 000 véhicules de moins que prévu au troisième trimestre.
“Le niveau de pénurie est légèrement pire que ce qu’on prévoyait en août. La visibilité sur les semi-conducteurs continue d’être un sujet difficile pour l’industrie”, a indiqué le directeur financier du groupe, Richard Palmer, lors d’une conférence de presse. De nombreuses usines étaient à l’arrêt cet été en Allemagne, en France, en Turquie et certaines resteront fermées jusqu’à fin 2021. Au Royaume-Uni, la production a chuté en septembre de 41,5 % sur un an, son plus bas niveau pour ce mois depuis 1982.
“Nous constatons que les approvisionnements se stabilisent”, a cependant indiqué Richard Palmer chez Stellantis. Le groupe, satisfait des lancements de ses derniers nouveaux modèles, maintient par ailleurs son objectif de marge opérationnelle d’environ 10 % pour l’année. Volkswagen a annoncé de son côté qu’il revoyait à la baisse son objectif de ventes sur l’année : le nombre de voitures vendues se situera “dans l’ordre de grandeur” de 2020, alors que le groupe prévoyait jusqu’ici une hausse “sensible”. Le groupe maintient tout de même sa prévision de marge entre 6,0 % et 7,5 %.
7,7 millions de voitures en moins ?
Au niveau mondial, dans toute l’industrie, les pénuries pourraient empêcher la production de 7,7 millions de véhicules dans le monde en 2021, selon le cabinet AlixPartners, pour un manque à gagner de 180 milliards d’euros. “Cette baisse est largement menée par l’Europe”, précisait mi-octobre le cabinet IHS Markit. La Chine, premier producteur mondial d’automobiles, “donne l’impression d’avoir atteint le creux de la vague, ce qui donne de l’espoir aux optimistes”.
Chez General Motors, le chiffre d’affaires a atteint 26,78 milliards de dollars au troisième trimestre, soit bien moins que les 35,46 milliards sur la même période en 2020. Le directeur financier de Ford a toutefois souligné mercredi que la disponibilité des semi-conducteurs resterait probablement limitée en 2022, voire en 2023. “C’est très mouvant (…). On fait tout ce qu’on peut pour mettre la main sur autant de puces que possible”, a remarqué John Lawler. Chez Renault, selon la directrice financière Clotilde Delbos, le mois de novembre sera critique, puis la situation devrait rester “tendue sur le premier semestre” prochain et “un peu moins fin 2022”.
Les équipementiers comme Bosch, Michelin ou Plastic Omnium ont aussi vu leur chiffre d’affaires ralentir : les difficultés logistiques les touchent directement, mais ils sont aussi victimes de leurs clients, les constructeurs, qui temporisent. Seul Tesla est parvenu à augmenter ses livraisons au troisième trimestre et a dégagé au passage des bénéfices record. Dopé par une commande de 100 000 voitures pour le loueur Hertz, le groupe est entré lundi dans le club très sélect des entreprises valant plus de 1 000 milliards de dollars en Bourse. Ford, comme GM, ont réitéré mercredi leur ambition de devenir des groupes s’éloignant progressivement de la construction de véhicules à moteurs thermiques pour se concentrer sur les voitures électriques, autonomes et les services associés. Et de ressembler un peu plus à Tesla.