Le BAF, première organisation étudiante de la région, tire la sonnette d’alarme face à une précarité qui ne cesse de croître. « La précarité étudiante est un des plus grands combats de l’association. Face à l’augmentation des dépenses nécessaires pour vivre et étudier, nous constatons une précarité grandissante dans le monde estudiantin, et cela malgré les nombreuses alertes lancées par la communauté étudiante. Cette situation est alarmante », déclare l’organisation. Les étudiants doivent composer avec une inflation persistante, estimée à 3% en janvier 2024. Cela entraîne, selon le BAF, une hausse de la charge mentale et des difficultés quotidiennes pouvant avoir des effets néfastes sur la réussite universitaire et le bien-être des jeunes.
Depuis 2018, le BAF publie un « indicateur de rentrée » en collaboration avec la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE). Cet indicateur met en lumière chaque année l’augmentation des dépenses nécessaires pour étudier dans de bonnes conditions.
En 2024, pour un étudiant franc-comtois à Besançon, le coût global atteint 2 780,29 euros, soit une hausse de 2,69% par rapport à 2023, où le montant était de 2 707,54 euros. La situation est encore plus critique à Belfort et Montbéliard : à Belfort, les frais de rentrée s’élèvent à 2 756,29 euros (+7,85%) et à Montbéliard, 2 698,20 euros (+6,80%).
Les principaux frais de rentrée incluent les frais d’inscription en licence, la contribution à la vie étudiante (CVEC), les frais d’agence pour la location d’un logement, le dépôt de garantie, l’achat de matériel pédagogique, ainsi que l’assurance logement et la complémentaire santé. Les frais de vie courante, comme se nourrir, se déplacer ou se loger, sont également pris en compte dans cet indicateur. Sur les 16 indicateurs étudiés au total, seuls trois n’ont subi aucun changement. Par compte, les treize autres ont subi une augmentation, qui peuvent atteindre jusqu’à 16%.
Les conséquences sur la vie étudiante
Cette année, les frais spécifiques de rentrée ont augmenté de manière significative. À Montbéliard, ils atteignent 1 653 euros (+7,47%) et à Belfort 1 682 euros (+8,33%). L’augmentation de la CVEC, qui est passée de 100 à 103 euros, et des frais d’inscription, qui s’élèvent désormais à 175 euros (+2,94%), figurent parmi les principales causes de cette hausse. Si ces frais peuvent être remboursés pour les étudiants boursiers, 43% des étudiants de Franche-Comté ne bénéficient pas de bourses, selon les données de l’université.
Les frais de vie courante, qui incluent le logement, l’alimentation et les déplacements, continuent de peser sur les étudiants. En 2024, ces frais s’élèvent à 1 044 euros pour un étudiant à Montbéliard et 1 073 euros à Belfort. Malgré cela, les repas dans les restaurants universitaires restent inchangés.
Ces augmentations ont des répercussions directes sur la santé et le bien-être des étudiants. « Dans la population de bénéficiaires de l’AGORAé (épicerie solidaire de l’IUT), 46% ont renoncé à des soins, pour des raisons financières dans 49% des cas », souligne le BAF. Le renoncement à une alimentation équilibrée est également cité comme une conséquence de cette précarité.
Face à cette situation, la BAF appelle à une réforme du système des bourses. L’association plaide pour une hausse des fonds d’attribution et une révision des critères afin de les rendre plus équitables et accessibles. « La BAF et son réseau ne peuvent rester muets et se doivent d’être force de propositions », conclut l’organisation.