23,8 % ! Selon des données de 2023 du bureau Bourgogne-Franche-Comté de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’industrie pèse 23,8 % des emplois salariés en Haute-Saône ; cela en fait le département le plus industriel de France. Il devance l’Ain (23,4 %), la Vendée (23,0 %) et le Jura (22,5 %). Le Territoire de Belfort (16,1 %) et le Doubs (20 %) reculent (les données départementales sont à retrouver ici).
S’il est sur la première marche du classement des départements français, la région Bourgogne-Franche-Comté n’est, par contre, plus la première région industrielle de France, selon cette publication de l’Insee ; cette dernière annonce la publication, prochaine, d’une note sur ce sujet. Avec 17,4 % de l’emploi salarié dans l’industrie, elle est devancée d’un cheveu par la région Pays-de-la-Loire, qui compte 17,6 % de ses emplois dans l’industrie ; en France, la moyenne de l’emploi industriel salarié est de 12,6 %.
Industrie diverse et bien répartie en Haute-Saône
La Haute-Saône compte 80 000 emplois (54 000 pour le Territoire de Belfort et 217 399 dans le Doubs). Le Territoire de Belfort est le seul département où l’emploi salarié marchand non agricole recule entre 2017 et 2021 (-1,8% contre +2% dans la région) ; ce recul « se concentre au sein des établissements des grandes entreprises, dont plus de la moitié au sein du groupe General Electric », indique l’Insee, dans une note de mai 2025.
En Haute-Saône, sur le même laps de temps, l’emploi salarié marchand non agricole a cru de 4 %, le double de la moyenne régionale. « Dans l’industrie, la hausse est forte dans la fabrication de machines et équipements et les industries agroalimentaires », note l’Insee, dans une note de juillet 2025 (à découvrir ici), qui s’appuie sur des données de 2021. La dynamique est tirée par les PME, qui embauchent 23 % des salariés du département.
Par contre, les établissements des grandes entreprises ont perdu 10 % de leurs effectifs ; Stellantis, à Vesoul, a par exemple perdu 500 salariés en 4 ans, relève l’Insee. Le groupe Parisot, à Saint-Loup-sur-Semouse, connait aussi « des difficultés » depuis plusieurs années, note l’Insee.
La Haute-Saône bientôt tirée par la BA 116 ?
La Haute-Saône s’appuie sur une industrie diverse : métallurgie (Lisi) ; industrie du bois (Parisot industrie) ; Pharmaceutique (Vetoquinol) ; habillement (Hermès) ; automobile (Forvia et Stellantis) ; agroalimentaire (Eurosérum, Milleret et André Bazin) ; agricole (John Deere). Mieux, les établissements sont répartis dans différents pôles géographiques du département, que ce soit autour de Gray, Vesoul, Lure, Héricourt ou encore le nord de la Haute-Saône. Dans les 15 plus gros employeurs privés du département (plus de 250 salariés), 11 sont dans l’industrie.
« La métallurgie et l’industrie du bois sont des secteurs historiquement bien implantés », observe l’Insee. Il relève que d’autres industries traditionnelles (coton ou féculerie) ont, toutefois, disparu. Le textile a été relancé par l’implantation des Manufactures de Franche-Comté du groupe Hermès, avec un site à Héricourt. Celles-ci ont été attirées par la présence de l’école Boudard, centre de formation aux métiers du cuir.
Le département devrait bénéficier d’un supplément d’activités avec la transformation de la base aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur (lire notre article), qui va devenir une base à vocation nucléaire, entraînant le doublement de ses effectifs d’ici 2035. Le département connaît un taux de chômage de 6,5 %, fin 2024, un point en-dessous de la moyenne nationale.