L’offre touristique du sud Territoire se construit autour des cabanes des Grands reflets, à Joncherey. Une véritable locomotive. Un équipement qui étoffe surtout son offre grâce à une extension, proposant des solutions de séminaires. Les Grands reflets concentrent l’ambition touristique d’un territoire meurtri par la désindustrialisation.
L’offre touristique du sud Territoire se construit autour des cabanes des Grands reflets, à Joncherey. Une véritable locomotive. Un équipement qui étoffe surtout son offre grâce à une extension, proposant des solutions de séminaires. Les Grands reflets concentrent l’ambition touristique d’un territoire meurtri par la désindustrialisation.
8 182 personnes adultes accueillies en 2021. Un taux d’occupation de 85 % depuis mars, avec une pointe à 98 % en juillet et août. Et pour cette année 2022, pour la première fois depuis leur lancement en 2016 à l’étang Verchat de Joncherey, les cabanes des Grands reflets devraient enregistrées 4 600 nuitées de mars à novembre, soit plus de 10 000 cabaneurs, adultes et enfants, confie Aurélien Sauvageot, directeur du site.
Les chiffres d’activité de cet équipement touristique sont exceptionnels. « Si on fait de belles choses, on peut attirer du monde », estime Gaspard de Moustier, l’un des deux créateurs de ce concept d’hébergements insolites Coucoo. Coucoo, ce sont cinq éco-domaines (plus d’informations ici), dont un à Chassey-lès-Montbozon, en Haute-Saône, lancé en 2009 et qui a été le premier domaine avec des cabanes sur l’eau.
Locomotive touristique
Six ans après leur lancement, Les Grands reflets se fondent dans le paysage et poursuivent leur développement. Depuis le printemps, ils disposent d’une offre d’accueil des séminaires, grâce à une salle aménagée à l’étage du bâtiment d’entrée du domaine dans une ambiance cosy, prolongé d’un balcon. Une terrasse a aussi été aménagée au bord de l’eau pour les repas. Le domaine peut aussi proposer des animations aux équipes, voire les héberger. Cette offre s’intercale en plus parfaitement dans les quelques creux qui restent dans l’agenda, du lundi au jeudi, observe le directeur du site. Depuis 2 ans, le site dispose également d’un espace bien-être, tourné vers l’étang. Il est ouvert également aux extérieurs.
Cet équipement a été inauguré ce mercredi 14 septembre. « Cette seconde inauguration conforte notre choix », estime Christian Rayot (gauche républicaine), maire de Grandvillars et président de la communauté de communes Sud Territoire (CCST), alors que les vents étaient plutôt contraires à l’origine. Aujourd’hui, les cabanes des Grands reflets s’installent comme la locomotive touristique du Sud Territoire, et l’une des locomotives du Territoire de Belfort. Et l’enjeu est certain, dans un territoire qui a perdu plus de 7 000 emplois industriels ces dernières décennies, selon les élus. « Il fallait donner au territoire une identité et une image », convient Christian Rayot, pour expliquer ce choix de déployer une offre touristique, peu évidente au premier abord. « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la mer qu’on ne peut pas constituer une offre touristique », valide Renaud Nury, secrétaire général de la préfecture du Territoire de Belfort. « Nous avons une carte à jouer », complète Sandrine Larcher, maire de Delle et vice-présidente à la CCST en charge du tourisme. Et ce type de structure s’appuie notamment sur la dynamique des courts séjours, observés depuis plusieurs années souligne l’élue. Dans cette dynamique forte autour du tourisme, la CCST va reprendre prochainement le camping de Joncherey et étudie la possibilité de construire une maison du tourisme. La collectivité travaille aussi sur l’offre culturelle pour satisfaire les vacanciers : couple ; famille avec enfants en bas âge ou avec des ados.
« Le tourisme peut être une réponse à cette volonté de diversification économique et vous en apportez la preuve », encourage Renaud Nury, rappelant que le niveau d’intérimaires dans l’industrie au 1er trimestre 2022 (3 530) n’a pas retrouvé son niveau d’avant le covid-19 (4 650). Le tourisme, lui, est reparti cet été. Cette diversification compense les fragilités de ce territoire, très industriel. Le département ne manque pas d’atouts pour s’affirmer dans le secteur touristique assure le représentant de l’État. Mais met en garde : au mois d’août, Belfort ressemble à Paris. La cité se vide, les commerces ont les rideaux baissés. « Il y a un enjeu de mise en tourisme qui doit être sans doute pensé à l’échelle du Territoire tout entier », invite Renaud Nury.
Éco-responsable
Ces projets sont précieux d’autant plus qu’ils sont « très ancrés dans leur territoire », insiste Gaspard de Moustier. Pour cette saison 2022, plus de 250 000 euros seront dépensés auprès d’acteurs locaux comme des restaurateurs, des boulangers ou des exploitations agricoles afin de concocter les paniers des cabaneurs. La dynamique éco-responsable des cabanes est aussi importante. « Nous sommes dans un moment de bascule historique », convient le représentant de l’État. Il félicite le « cercle vertueux » et constate la faible artificialisation du site. Gaspard de Moustier a évoqué le renforcement de l’engagement écologique de la société. De nouvelles expertises seront menées dans leurs domaines pour définir des plans de gestion environnementaux, reposant sur des fondements scientifiques, afin « de développer la diversité ».
La CCST a déjà investi 1,2 million d’euros aux cabanes des Grands reflets, la majorité lors du lancement. Mais elle vient de débourser 262 880 euros dans la réalisation d’un parking végétalisé de 40 places, d’un village d’entretien de 40 m2 et dans l’extension du bâtiment d’accueil, qui comprend cet espace séminaire. Environ 25 % de l’investissement de la collectivité ont été cofinancés, notamment par l’État.
Les cabanes des Grands reflets, c’est une quinzaine de salariés de mars à novembre, une vingtaine pour le pic estival. Quatre personnes sont en CDI, soutenues par deux alternants. Le chiffre d’affaires s’élève à 1,3 million d’euros.