Depuis quelques mois, cinq quartiers de Belfort bénéficient du dispositif CitésLab. Un outil destiné à accompagner l’émergence de projets de création d’entreprises dans les quartiers dit prioritaires. Le référent est Hamed Rahal. Rencontre d’un facilitateur.
Depuis quelques mois, cinq quartiers de l’agglomération belfortaine bénéficient du dispositif CitésLab. Un outil destiné à accompagner l’émergence de projets de création d’entreprises dans les quartiers dits prioritaires. Le référent est Hamed Rahal. Rencontre avec un facilitateur.
Hamed Rahal a eu plusieurs vies. À 41 ans, il est responsable du dispositif CitésLab à Belfort, un outil dont l’objectif est de sensibiliser les publics des quartiers prioritaires à la création d’entreprise. Un poste qu’il occupe depuis le mois de juillet. Mais avant ça, il a travaillé dans une entreprise de transport en commun. Il a aussi créé sa société de vente de viande en gros. Une entreprise qu’il a vendue depuis, et qui existe toujours. Il y a quelques années, il s’est même formé pour devenir conseiller en insertion. Un profil hétéroclite qui colle bien à la mission qu’il exerce aujourd’hui.
Coaching
« CitésLab est une marque et un dispositif national porté par la BPI », détaille Thierry Bourgeat, responsable de la pépinière Talents en Résidences, à Belfort, et responsable des actions politique de la ville dans le nord Franche-Comté, pour BGE Franche-Comté. Le dispositif existe depuis deux ans à Montbéliard. L’agglomération belfortaine vient de s’en saisir et à mandaté l’antenne locale de BGE Franche-Comté pour le mettre en place. Hamed Rahal a installé son bureau à la pépinière d’entreprises, Talents en Résidences, à Belfort. Au plus près du public concerné.
« La plus-value de CitésLab, c’est que je vais à la rencontre des personnes », explique Hamed Rahal, qui a mis en place des permanences dans les différents quartiers de l’agglomération belfortaine, identifiés comme des quartiers politique de la ville (QPV) : Les Résidences, Les Glacis, Dardel et Bougenel à Belfort ; et l’Arsot à Offemont. Il se rend dans les maisons de quartier, dans les espaces citoyens et est en lien avec les associations pour faire la promotion du dispositif ou tout simplement pour discuter avec les gens de leurs projets. « Je rencontre des personnes qui cherchent des idées, d’autres qui se cherchent et d’autres qui ont déjà leur projet », détaille Hamed Rahal.
Ils ont tous en commun de ne pas avoir les outils pour créer leur entreprise. Il les conseille, les aide à affiner le projet ou à le réorienter, les renseigne sur les dispositifs, les financements et les informe sur le volet légal. « Il faut donner la bonne clé, au bon moment, à la bonne personne pour ouvrir la bonne porte », schématise Hamed Rahal.
Ensuite, il les suit. « Cela demande beaucoup de coaching, estime Hamed Rahal, qui se place comme un référent. Il faut les motiver pour qu’ils ne lâchent pas prise. »
« Lever les freins »
Au-delà des outils, le dispositif vise aussi à « lever des freins », remarque Thierry Bourgeat. « Des freins psychologiques », cite notamment Hamed Rahal. « Parfois, détaille-t-il, c’est infranchissable de devenir entrepreneur. » Il est là pour donner confiance et dire que c’est possible. Ces freins peuvent aussi être ceux de la mobilité ou liés à des problèmes de garde. « Imaginez une mère de famille avec trois enfants. Peut-elle se rendre à un rendez-vous dans une administration ? » interpelle Thierry Bourgeat. En allant à leur rencontre, Hamed Rahal, qui s’appuie sur un important réseau de connaissances dans les quartiers, lève ce souci.
Depuis le mois de juillet, il suit une dizaine de projets de création. L’un est une sandwicherie. L’autre une boucherie. Là, c’est une société de services. « On ne naît pas entrepreneur, on le devient ! » conclut Hamed Rahal. Il est là pour faire passer le message.