Le dossier ICPE est finalisé. Le permis de construire vient d’être déposé. Les premiers coups de pelle sont espérés au printemps. Et le bâtiment devrait être livré cet été. L’usine de Gen-hy, installée à Technoland II, à cheval sur les communes de Brognard et Allenjoie, va produire des électrolyseurs AEM (anion exchange membrane) ; l’entreprise fabrique aussi ses membranes AEM et ses électrodes, disposant d’un dépôt catalytique augmentant la conductivité (lire nos articles), fournissant un rendement de l’équipement de 85 % et une haute pureté d’hydrogène. Elle est la seule en France à maîtriser la technologie de A à Z. Une technologie qui « a recours à des matériaux abondants et bon marché (pas de métaux rares) », rappelle Gen-hy. Ses électrolyseurs, d’1 MW, sont capables de produire jusqu’à 160 tonnes d’hydrogène vert par an.
Gen-hy et Eiffage s’associent pour industrialiser cette technologie, dans le projet Gen-hy Cube, qui est la société issue de cette collaboration et qui sera en charge de la commercialisation et de la production des électrolyseurs. « Eiffage Énergie Systèmes apporte ses capacités d’industrialisation en mettant à disposition son savoir-faire dans l’intégration produit-process, le lean manufacturing, la mécatronique et la maîtrise des risques, et en intervenant sur l’assemblage des stacks », indique le communiqué de presse annonçant cette collaboration. « Monter des lignes de production, ce n’est pas notre métier », confie Sébastien Le Pollès, le p-dg de Gen-hy, joint par téléphone, pour justifier cette association avec Eiffage Énergie systèmes. Gen-hy a préféré opter pour un partenaire industriel, plutôt que de choisir des partenaires financiers et de se lancer dans une industrialisation qu’ils ne maîtrisent pas. Surtout, le projet s’appuie sur le réseau de 8 000 collaborateurs d’Eiffage Énergie systèmes, qui pourront installer les électrolyseurs et assurer la maintenance de ses équipements une fois vendus. « C’est une vraie force », apprécie le p-dg.
Une autre usine en projet
L’usine Gen-hy Cube va aussi produire les membranes et les électrodes nécessaires à la fabrication des électrolyseurs de l’entreprise. Et le surplus pourra être vendu à des assembleurs d’électrolyseurs. Si ces produits, actuellement présentés au Salon Hyvolution, sont plébiscités par les clients et que les commandes augmentent, une deuxième usine serait construite juste à côté, dédiée qu’à cette production. Gen-hy a acheté un terrain de 4 ha, anticipant les besoins d’extension.
L’usine sera équipée de panneaux photovoltaïques sur le toit, capables de fournir la quasi intégralité de l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’usine. Des études sont menées sur le chauffage, pour qu’il soit aussi vert. L’usine, de 8 000 m2, est pensée avec le bureau d’études BEJ, dont le siège social est à Audincourt. « On fait du local », insiste le p-dg.
Gen-hy Cube espère pouvoir commencer à installer les machines à partir du mois de septembre 2023. Les recrutements seront alors lancés. 45 personnes seront nécessaires à ce lancement ; c’est de la main d’œuvre qualifiée qui est recherchée, autour de la production, des laboratoires, des process. « À vos CV », invite Sébastien Le Pollès, avec un large sourire. La première phase de l’usine doit permettre de produire 100 MW par an, avec une ligne de production. Elle ambitionne, à terme, de produire l’équivalent de 300 MW.