Pour Sébastien Le Pollès, président de Gen-hy, l’hydrogène vert (qui se passe des métaux rares) est « la seule et unique voie compatible avec la production d’hydrogène à échelle industrielle ». Oui, mais la formule n’a pas été simple à trouver. Jusqu’ici, la production d’hydrogène vert, qui se fonde sur une électrolyse de l’eau, était extrêmement coûteuse pour le rendement engendré. En parallèle, les électrolyseurs utilisés dans les unités de fabrication d’hydrogène sont à ce jour très souvent composés de platine et d’iridium, des métaux à la fois rares et chers mais qui permettent d’obtenir une bonne rentabilité. Or, « l’exploitation minière de ces métaux rares est incompatible avec une démarche écologique et économique », explique Gen-hy.
Bonne nouvelle, la start-up localisée à Orly, qui doit s’installer début 2024 à Technoland II, sur un terrain de 4 hectares situé à cheval sur les bancs communaux d’Allenjoie et de Brognard, vient de trouver une formule pour produire de l’hydrogène “vert”, avec un rendement identique voir supérieur à la production d’hydrogène avec des métaux nobles. Il aura fallu trois ans aux équipes de recherche et développement pour cela. Elles déposent un brevet actuellement. « Grâce à un procédé d’application inédit, Gen-hy améliore les performances de l’électrolyse et augmente de 30% la quantité d’hydrogène produit pour un électrolyseur de 1 MW », annonce-t-elle dans son communiqué.
Cela fait atteindre la start-up des rendements de plus de 85% avec une production d’hydrogène de 518 kg/jour alors que la moyenne du marché se situe à 65% de rendement pour 395 kg par jour. Une innovation qui met sur la bonne voie. Prochaine étape : la réussite du passage du laboratoire à la production industrielle d’hydrogène, qui doit se faire dans l’usine de fabrication d’électrolyseurs AEM à Technoland II. Les phases de recrutements sont programmées au printemps et à l’automne de l’année 2023 pour un début d’activité en 2024.