Après 4 jours de grève à Faurecia Siedoubs, la production a repris ce samedi. Pour rattraper le retard, les salariés sont passés d’une cadence de 40 à 60 véhicules par heure sur le site de Montbéliard.
Après 4 jours de grève à Faurecia Siedoubs, la production a repris ce samedi. Pour rattraper le retard, les salariés sont passés d’une cadence de 40 à 60 véhicules par heure sur le site de Montbéliard. Selon nos informations, l’équipementier doit rattraper un retard d’au moins 3 000 sièges.
« On a retrouvé le sourire », raconte l’un des représentants de la CFDT. Samedi matin, un accord a été trouvé entre la direction et les salariés. « Il était temps, cela aura fait quand même beaucoup de dégâts », ponctue-t-il. Finalement, les salariés ont obtenu un compromis entre ce que la direction proposait, et ce que les salariés souhaitaient. Les chiffres précis n’ont pas pu être dévoilés, à la suite d’une signature d’une clause de confidentialité ; sûrement dans l’idée d’éviter de donner des idées sur d’autres sites. Comme gage d’apaisement, les quatre jours de grève ont aussi été payés. « C’est une grosse victoire. Nous avons même obtenu des excuses pour les familles interpellées à domicile », expose le délégué syndical. La semaine dernière, la direction avait proposé une augmentation de 2,5% et 800 euros de prime alors que les salariés souhaitaient 5% de revalorisation salariale et une prime de 3 500 euros bruts. Et dès le début de la grève, mardi 19 avril, la direction avait décidé de répondre au mécontentement des salariés par la force en convoquant les salariés pour des entretiens de licenciements préalables et en convoquant 14 d’entre eux au tribunal (relire notre article). « Ce sont les grands patrons qui sont descendus pour négocier », raconte un représentant syndical de la CFDT. Il évoque, entre autres, Mathieu Devillars, l’un des vice-présidents de Faurecia.
Pour que les négociations puissent se faire convenablement dans un climat hostile, il aura quand même fallu l’intervention des deux députés de la 3e et de la 4e circonscription du Doubs, Denis Sommer et Frédéric Barbier, ainsi que celle du préfet du Doubs, Jean-François Colombet, qui s’est rendu sur place lors des négociations pour servir de « médiateur », explique Frédéric Barbier, député LREM de la 4e circonscription du Doubs.
Au moins 3 000 sièges de retard
Depuis samedi, les salariés ont donc repris le travail au galop. Plusieurs canaux évoquent que l’équipementier aurait enregistré un grand retard dans ses livraisons de sièges automobiles : ils évoquent des chiffres entre 3 000 et 4 500 sièges de retard dans les livraisons à l’entreprise Stellantis, sur les sites de Sochaux et Mulhouse où sont livrés en flux tendu des sièges pour les 3008 et les 5008.
Deux comités sociaux et économiques (CSE) se sont tenus pour mettre une stratégie en place. « À Montbéliard, nous allons passer sur une cadence de 60 véhicules par heures contre 40 habituellement », expliquait ce lundi soir deux délégués syndicaux de la CGT et de la CFDT. Avant de préciser, ce mardi, que de nouvelles séances de travail allaient être réalisées sur les deux prochains week-ends, alors que ce sont généralement des journées non travaillées. Même scénario à Étupes, où de nouvelles séances sont programmées, le samedi toute la journée. « Ça a du bon pour les intérimaires », plaisantent les salariés.
Ils évoquent aussi, des délais imposés par Stellantis pour rattraper le retard. « Avant le 31 avril, une grande partie doit être rattrapée, d’où la pression mise sur la production dans les prochains jours », expliquent de concert les délégués syndicaux. Sollicitée sur le sujet, la direction de Stellantis n’a pas répondu.