Une société de pompes à chaleur installée à Porrentruy, dans le canton du Jura, va installer une antenne au Technoparc de Delle pour toucher le marché français, dans un marché prometteur. 100 emplois sont attendus en 2023. La production débute en fin d’année.
Une société de pompes à chaleur installée à Porrentruy, dans le canton du Jura, va installer une antenne au Technoparc de Delle pour toucher le marché français, dans un marché prometteur. 100 emplois sont attendus en 2023. La production débute en fin d’année.
D’ici 10 ans, on estime que 10 millions de pompes à chaleur seront installées en France indique la communauté de communes du Sud Territoire (CCST). C’est un marché très porteur, marqué notamment par la dynamique de transition énergétique et de transformation des équipements de chauffage des habitations. Aujourd’hui, ce marché est animé par des produits d’importation. Demain, il sera aussi alimenté par des pompes à chaleur fabriquées à Delle, par Therm-Eos. Cette société vient de signer, avec la collectivité et la société d’économie mixte Sud Développement, un protocole d’accord pour s’installer au Technoparc de Delle, situé à la frontière suisse, juste à côté de la barrière douanière de Boncourt, sur l’A16 – Transjurane.
Therm-Eos sera une déclinaison française de la société Caleos, installée à Porrentruy, en République et Canton du Jura. Cette entreprise a déjà anticipé quelques évolutions réglementaires du marché. Elle utilise notamment du propane dans ses équipements, qui sera imposé par la réglementation européenne dans les années qui viennent. « Sylvain Fleury (le dirigeant de Caleos, NDLR) a mis au point un super produit », apprécie Christian Rayot, le président de la CCST. Ces pompes « assurent à leurs utilisateurs une grande fiabilité́, en particulier par le recours à des systèmes de qualité́ pour la programmation et la gestion des échanges, point faible en général de ces équipements », détaille le dossier de presse de la CCST. La maintenance des pompes est aussi assurée par l’entreprise, « essentiellement en télégestion », note la CCST. Sylvain Fleury espère conquérir, avec ses produits, près d’1% des parts du marché français.
Fabrication, formation… 200 emplois espérés
Le marché des pompes à chaleur croit fortement. « Ce marché va encore se développer en raison de l’interdiction qui interviendra, à compter de l’été́ prochain, d’utiliser le gaz dans les nouveaux logements individuels, interdiction qui sera étendue aux immeubles de logement collectif d’ici quelques années », observe la communauté de communes Sud Territoire. Et le propane aura là toute son utilité. Les avancées technologiques de ces produits les rendent aussi plus attractifs. « Les pompes permettent désormais de produire aussi bien du chaud que du froid, et à partir d’échangeurs, de l’eau chaude sanitaire », indique la CCST.
La production doit débuter au mois de novembre, avec une trentaine de salariés, confirme Christian Rayot. La société d’économie mixte Sud Développement va construire un bâtiment de 2 000 m2, comprenant 350 m2 de bureau, au Technoparc. Le bâtiment est installé sur un terrain de 2 ha. « Ce bâtiment sera conçu de telle sorte qu’il puisse servir à Therm Eos de démonstrateur de ses solutions pour le chauffage hivernal et le rafraichissement estival de tous types de bâtiments, des locaux tertiaires aux locaux industriels proprement dits », détaille le dossier de presse. « Le niveau actuel de précommandes est prometteur », confie la CCST, faisant espérer une croissance rapide.
100 emplois directs sont attendus d’ici 2023 et 100 emplois indirects, liés à la maintenance des pompes à chaleur. « D’autres activités sont en projet, avec d’une part un centre de formation dédié aux métiers de la pompe à chaleur, pour lequel des partenariats sont en cours d’élaboration avec l’UTBM, d’autre part dans d’autres produits innovants en matière de chauffage », liste la CCST. Des crédits d’Aire urbaine investissements et du programme France relance ont permis d’accompagner cette implantation de la CCST.
Le Sud Territoire est marqué par des activités industrielles liées aux métaux, à l’usinage ou encore au câblage. Cette implantation renforce cette spécificité, tout en amenant un nouveau donneur d’ordre dans un secteur où les perspectives de croissance sont solides. « C’est une vraie valeur ajoutée pour cette zone », salue Christian Rayot.