Le chantier a été long à se lancer. Les incertitudes des dernières années ont entraîné pas mal de tergiversations. Mais en 2025, CRRI 2000 a enfin pu porter ce chantier emblématique de Montbéliard, avec la rénovation du Kyriad. Un changement de toiture, un étage supplémentaire, une piscine… Autant de défis qui ont permis de souligner le savoir-faire des adhérents de CRRI 2000, qui fédère 39 entreprises locales ; cela représente 26 métiers, 1 756 emplois cumulés et un chiffre d’affaires cumulés de 273 millions d’euros.
« CRRI 2000 été porté par ce chantier », confirme Laurent Germain, le directeur général. Le fédérateur enregistre, pour sa part, un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros. L’activité a été correcte en 2025. Elle sera similaire en 2026. CRRI 2000 portera la rénovation de 78 logements à Montbéliard, pour Habitat 25. Un chantier qui montre aussi le besoin de ré-orienter l’activité. La conception-réalisation, pour l’industrie, est au point mort. Les investissements sont reportés aux calendes grecques par les industriels ; et ceux qui s’inscrivent dans des secteurs porteurs, comme le nucléaire, patientent encore car les programmes nationaux tardent à se lancer. Ils limitent les risques. La rénovation fait aussi partie de l’ADN de CRRI 2000 (conception, réalisation, réhabilitation, immobilier), même si c’était moins visible ces dernières années. La rénovation d’un autre hôtel Kyriad est dans les tuyaux, apprécient Laurent Germain et Bruno Selli, le président de CRRI 2000. « Nous gardons nos clients », glissent-ils, satisfaits.
CRRI 2000 appuie aussi ses bons résultats sur l’activité des travaux-services (lire notre article), qui représente 15 à 20 % de son activité. Des chantiers qui se déclenchent plus rapidement et qui permettent d’assurer une activité continue. Une vraie plus-value alors que le secteur du bâtiment et des travaux publics se porte difficilement. Les défaillances se mulitplient ; les entreprises sont confrontées à des problèmes de trésorerie et le travail fait parfois défaut. Alors, se rassembler est un atout assurent les deux hommes. « Chaque adhérent est un ambassadeur », appuie Laurent Germain.

La RE 2020 entraîne des surcoûts
La crise s’explique par un manque d’activité : les élections municipales limitent les commandes publiques. La situation économique limite les investissements privés. « On a créé une rubrique « entreprises en recherches de financement » », en sourit Laurent Germain. « Nous essayons de nouer des partenariats avec des financeurs », indique-t-il également, notamment à l’adresse de ses adhérents. « On veut rester dans les valeurs initiales de 1957 », assure-t-il.
Le contexte n’est pas propice, mais les coûts étranglent aussi les entreprises. « La norme RE 2020 entraîne une hausse de 15% à 20% sur le coût de la construction », estime Laurent Germain. Les appels d’offre, eux, ont diminué de 10 %. « Au bout du bout, cela fait un sacré problème », replace le directeur général. Et ce sont les marges des entreprises qui flanchent. À cela s’ajoutent les coûts des matériaux. La hausse s’est « calmée », convient Bruno Selli. « mais les coûts ne sont pas revenus au niveau d’avant la crise », tempère-t-il. « On s’est pris 20 %, complète Laurent Germain. Cela n’a pas forcément été répercuté, donc cela tape dans les marges. »
Dans ce contexte, CRRI 2000 suggère aux donneurs d’ordre de favoriser les macro-lots dans les appels d’offre, auxquels peut répondre le fédérateur d’entreprises locales. Pour un maître d’ouvrage, cela donne « de la sécurité ». CRRI 2000 garantit le délai et le montant, même si une entreprise fait défaillance. « On assure la stabilité dans une époque d’incertitude », argumente-t-il.