Le site PSA de Sochaux a organisé un Salon présentant différentes innovations qu’ils testent actuellement dans son usine. Un salon où il invite ses partenaires pour la stimuler. Et qui prendra forme dans un an dans le Matternlab. Reportage.
Le site PSA de Sochaux a organisé un Salon, ce jeudi après-midi, présentant différentes innovations qu’il teste actuellement dans son usine. Un Salon où il invite ses partenaires pour la stimuler. Et qui prendra forme dans un an dans le Matternlab. Reportage au cœur de cet écosystème.
Les étincelles volent. Les robots-outils s’agitent. La tôle résonne. L’activité fourmille au cœur de l’unité de ferrage de l’usine PSA de Sochaux. Une unité dont le paysage a changé. On marche tranquillement sur l’espace dédié aux piétons. À 20 mètres, un Car à fourches s’arrête ! Pas un choix du pilote, car il n’y en a pas. Ce sont des capteurs qui ont indiqué à ce véhicule autonome qu’il y avait un danger. Il a donc stoppé sa course, avant de la reprendre tranquillement.
L’innovation comme ADN
Ces véhicules autonomes, des AVG, sont 9, actuellement, en activité dans cet atelier. Ils seront 34 fin avril ! C’est une révolution dans l’usine. Certains Car à fourches autonomes sont chargés d’alimenter les bords de ligne en matière première et interagissent avec un environnement multiple, composé notamment d’êtres humains ou de Fenwick pilotés par des ouvriers. Plus loin, une zone est totalement réservée à ces véhicules autonomes. Ils sont chargés de ranger les livraisons dans les magasins et de préparer les sorties. Lorsque l’on tourne la tête, on aperçoit une rangée d’AVG, garés les uns à côté des autres. Sans mission, ils sont venus se recharger, seuls. Dans l’atelier, ces véhicules sont bridés à 5 km/h, ce qui déclenche une vision à 20 mètres. S’ils roulaient plus vite, la détection serait à 30 mètres. Ils s’arrêteraient plus souvent car ils auraient plus de chance de croiser un obstacle. L’AVG est trois fois plus lent qu’un cariste, mais il ne s’arrête pas de travailler et on peut en mettre trois fois plus.
Ce type d’innovation se multiplie sur le site. Un véhicule autonome, l’Easy mile, circule également sur les chaussées de l’usine. Il fait le lien avec les sites d’approvisionnement et les ateliers de montage. L’entreprise teste aujourd’hui ces équipements, afin de les intégrer dans l’usine Sochaux 2022. D’autres solutions sont évoquées et étaient présentées ce jeudi après-midi. Cette innovation est essentielle pour garantir, à terme, la production de véhicules dans le nord Franche-Comté, car elle assure la compétitivité du site, comme le rappelle Thierry Robert, directeur de la production de PSA Sochaux. « Il y a un potentiel de performance », assure-t-il également. Autour du digital, de l’intelligence artificielle, de l’automatisation de la logistique ou encore du dialogue robotique.
Bientôt le Matternlab
Mais PSA est consciente, aussi, que cet ADN doit passer par ses sous-traitants et partenaires, afin de garantir cette révolution de l’industrie 4.0. « Nous devons travailler mieux ensemble », insiste le directeur de la production en s’adressant aux partenaires présents. L’animation de cet écosystème prendra corps dans un an, au Matternlab. Un projet inscrit dans le programme Territoire d’innovation, pour lequel le nord Franche-Comté a été retenu.
Le Matterlab (vidéo ci-dessus), du nom d’Ernest Mattern, qui a imaginé l’organisation industrielle du site de Sochaux, est un lieu qui doit accompagner cette révolution. Ce que l’on appelle un centre de transferts. Il est ouvert sur la ville, car il est ouvert à tous, et sur le site de PSA, qui pourrait servir de lieu d’essais.
Il accueillera des start-up, qui pourront profiter des banques de datas de PSA et de ses lignes pour tester leurs innovations. Il y aura aussi un open lab, animé par l’UTBM et accessible aux PME. Il met en lien des étudiants, des chercheurs et des entreprises, pour résoudre des problèmes que l’on rencontre dans un atelier. Ce sera aussi un site de formation et l’on trouvera enfin un showroom, avec une ligne pilote. « Nous embauchons aussi de jeunes ingénieurs à PSA, remarque Jean-Charles Lefebvre, responsable de la communication du site de Sochaux. Ce lieu permettra qu’ils ne perdent pas la main, qu’ils restent en contact avec la recherche et qu’ils puissent bidouiller. »
Ce Matternlab prendra place dans un bâtiment de 5 000 m2, connu sous le nom de SX 02. C’est un ancien bâtiment de PSA, aujourd’hui à cheval sur le site et sur l’extérieur. Un bâtiment en briques rouges avec une magnifique charpente Eiffel. Le tout, pour « créer l’écosystème de l’innovation », conclut Jean-Charles Lefebvre.