La journée était symbolique, ce mercredi 17 janvier. C’était l’ouverture des inscriptions sur Parcoursup, la plateforme d’orientation de l’Éducation nationale. Laure Viellard, la directrice de l’école supérieure des technologies et des affaires (Esta), a donc coché cette date sur le calendrier pour présenter sa nouvelle spécialité, Énergies +, qui vient « colorer » le diplôme de ses étudiants, dès la troisième année. Des étudiants ingénieurs-managers, qui font toute la force de cette école et sa singularité. Tournée vers la technique. Et tournée vers le commerce.
La nouvelle spécialité s’intéresse à toutes les énergies propres : le photovoltaïque, l’éolien, l’hydrogène… « Il y a une véritable envie des jeunes pour cette formation », annonce Laure Viellard lors de la présentation ; un sondage a été mené pour connaître leur appétence vis-à-vis de cette thématique. Sur ce dossier, le territoire « bouge », convient aussi Laure Viellard. On parle du développement de la filière hydrogène, qui se consolide, mais aussi de la filière nucléaire dont les défis sont nombreux dans les prochaines décennies. « Il y a des compétences en attente, nous devons y répondre », note-t-elle. En parallèle, les industries doivent se décarboner. « Les industriels se doivent d’être innovants et d’être tournés vers la transition », indique Laure Viellard, dont l’école forme les jeunes sur cinq ans. Ils peuvent toutefois intégrer l’école après le bac, mais aussi après un bac +2 ou un bac +3.
Les étudiants suivront des cours dispensés par des enseignants, des chercheurs, mais aussi des industriels, annonce Amel Benmouna, enseignante-chercheure en génie électrique, responsable de la filière, membre également du laboratoire Femto-ST. Les étudiants pourront devenir acheteur, analyste marketing, chef de projet en transition énergétique, chargé d’affaire en environnement et en énergie liste l’école.
"Les hussards noirs de la décarbonation"
Aujourd’hui, 81 % de notre énergie est importée, rappelle Adrienne Simon-Krzakala, directeur régionale de l’agence pour la transition énergétique (Ademe). La principale énergie importée est le pétrole, à hauteur de 37 %. 49 % de la consommation d’énergie concerne le résidentiel et le tertiaire, 28 % le transport et 19 % l’industrie, rappelle également l’Ademe. « L’énergie est partout, tout le temps, au centre des enjeux de demain », insiste la directrice régionale, confirmant l’importance de cette spécialité. Elle remarque que, quel que soit le scénario de transition retenu, il faudra plus d’énergie renouvelable, décarboner ses activités et réduire sa consommation d’énergie. Elle a aussi rappelé comment la crise sanitaire du covid-19 et la guerre en Ukraine ont souligné l’importance de la souveraineté industrielle et énergétique.
Répondre à ces enjeux de transition est fondamental replace Raphaël Sodini, préfet du Territoire de Belfort. Car si on ne respecte pas la limitation du réchauffement climatique, les conséquence de ce dérèglement seront « non maîtrisées » et surtout on ne sait pas les évaluer ajoute-t-il. « Nous devons changer le carburant de notre économie », appuie-t-il. « Nous avons besoin de former les hussards noirs de la décarbonation », ajoute Raphaël Sodini. Et cette nouvelle filière doit y contribuer. L’école dispose dorénavant de quatre spécialités : industrie 4.0 ; chimie et bio technology ; transformation digitale ; et Énergies +.