mis à jour le 7 février à 16h12
« On est attaqué de tous les côtés ! » Eddy Cardot, leader syndical de la CGT à Alstom transport, à Belfort, à le peps des grandes journées de mobilisation. En ce mardi 7 février 2023, l’intersyndicale nationale composée de la CGT, la CFE-CGC, la CFDT et FO (non présent à Belfort) Belfort a appelé à la grève. À Belfort, les syndicats ont bloqué l’entrée des Trois-Chênes du site Alstom, situé le long des rails. La direction avait anticipé ; le grand portail était fermé et les conteneurs de bois avaient été vidés auparavant relate le délégué syndical.
Les syndicats sont remontés contre les premières propositions de la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (lire notre article) ; le premier round a eu lieu jeudi et le second est programmé ce mercredi matin. « Elles n’ont de négociation que le nom », déplore André Fages, de la CFE-CGC. Les 4 % d’augmentation générale pour les ouvriers et techniciens et les 2 % d’augmentation générale et 2 % d’augmentation individuelle pour les cadres et ingénieurs ne passent pas. On est loin du compte, notamment compte tenu de l’inflation et de la demande commune de tous les syndicats, d’une enveloppe de 10 % d’augmentation ; c’était une première cette démarche commune.
Surtout, les augmentations individuelles « ne récompensent que les employés les plus méritants », souffle avec sarcasme Alain Lugenbuhler, de la CFDT. Il estime qu’il y a un vraie différence entre l’esprit et le réel de la prime au mérite. « On a perdu des gens très compétents car ils n’étaient pas dans les petits papiers », regrette-t-il.
De nombreux manifestants du mouvement contre la réforme des retraites ont rejoint le piquet d’Alstom, qui organisait un barbecue solidaire devant l’usine, avant de tous se retrouver pour la retraite aux flambeaux, ce mardi 7 février à 18 h, place de l’Arsenal.
Sollicité, Alstom n’a pas souhaité réagir à la veille du second round des négociations. Jeudi dernier, elle précisait : « Les mesures présentées lors de cette première réunion témoignent de la volonté de la Direction de reconnaitre les efforts des salariés, ceci dans un contexte de forte inflation, ajoute-t-elle. Elles complètent les mesures déployées au cours de l’année 2022 notamment le versement de deux primes exceptionnelles (prime pouvoir d’achat et prime de partage de la valeur). »