La turbine à vapeur la plus puissante du monde va sortir des usines de Belfort pour équiper la centrale nucléaire d’Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Le plus grand rotor du monde, associé à cette turbine, vient d’être testé avec succès à Belfort apprend-t-on auprès de General Electric. Il sera livré en 2021.
La turbine à vapeur la plus puissante du monde va sortir des usines de Belfort pour équiper la centrale nucléaire d’Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Le plus grand rotor du monde, associé à cette turbine, vient d’être testé avec succès à Belfort apprend-t-on auprès de General Electric. Il sera livré en 2021.
Cette actualité tranche avec le conflit social qui a agité les ateliers de la branche nucléaire de General Electric, la semaine dernière, dans le cadre des négociations salariales annuelles, bloquant le site pendant 3 jours (notre article). General Electric Steam Power, la branche nucléaire de General Electric, a testé à Belfort le premier rotor basse pression de turbine Arabelle. Ces tests approfondis sont « un succès », apprécie General Electric dans un communiqué de presse. Ce rotor « est équipé de la plus grande ailette terminale jamais fabriquée », informe l’industriel dans un communiqué de presse. Elle mesure 1,9 mètre. « Inséré dans une fosse d’équilibrage spécialement conçue pour les grandes turbines, le module de 8 mètres de large a tourné́ à une vitesse de 1 500 tours par minute », détaille General Electric. Le test a été validé par un inspecteur d’EDF Energy – filiale d’EDF qui construit la centrale d’Hinkley Point C – le commanditaire.
L’objectif d’une turbine, accompagnée d’un alternateur, est de convertir la vapeur en électricité. Des ailettes plus longues dans le rotor de la turbine permettent d’accroître la puissance électrique de la centrale nucléaire, en optimisant « le vide au condenseur », en réduisant les « pertes d’échappement » et en accroissant « le rendement de la turbine », indique GE.
50 % du parc mondial des turbines
Cet équipement sera installée dans la centrale nucléaire d’Hinkley Point C (Angleterre), construite par EDF Energy, une filiale à 100 % d’EDF, au Royaume-Uni. Il permettra la production de 3,2 GW d’énergie, pendant les soixante prochaines années. Cette centrale sera dotée de deux réacteurs de type EPR.
Le rotor testé doit être acheminée en 2021 à la centrale. “Cet élément essentiel de la turbine est une étape importante de ce premier trimestre 2021 pour le projet d’Hinkley Point C, atteinte dans les délais, malgré́ la pandémie » indique Guillaume Callewaert, directeur de programme HPC d’EDF, cité par le communiqué de presse de General Electric. Dans ce contrat, General Electric fournit et met en service les deux îlots conventionnels des deux futurs EPR (turbine et alternateur) et fournit également une prestation d’ingénierie. « Chez GE Steam Power, nous sommes fiers de notre implication dans un projet aussi important », apprécie Frédéric Wiscart, directeur des projets chez GE Steam Power.
En début d’année, EDF a annoncé du retard dans la construction de cette centrale, à cause de la pandémie de la covid-19 qui a ralenti le chantier en 2020, lancé en 2015. Le démarrage de la première unité est envisagé en juin 2026, six mois plus tard que dans le calendrier prévisionnel. Selon Le Monde, ce projet s’élève entre 25 et 26 milliards d’euros.
La turbine Arabelle qui sera installée à Hinkley Point C sera la turbine à vapeur la plus puissante du monde. General Electric, qui a racheté ce savoir-faire à Alstom en 2015, doit contribuer à la mise en place de 20 GW d’énergie dans les années à venir grâce à cette technologie de turbine à vapeur Arabelle, « consolidant ainsi le parc d’Arabelle à 53 GW au niveau mondial », conclut le communiqué de presse. General Electric assure 30 % de la production mondiale de turbines à vapeur, tout en sachant que 50 % du parc mondial des turbines à vapeur en fonctionnement sont des turbines de technologie GE.