Le directeur des chemins de fer ukrainien, Oleksandr Kamyshyn, et le p-dg d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, ont signé un protocole d’accord pour l’achat de 130 locomotives Alstom, qui seront fabriquées à Belfort. Ce protocole découle de l’accord-cadre signé entre les deux États en mai 2021.
Le directeur des chemins de fer ukrainien, Oleksandr Kamyshyn, et le p-dg d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, ont signé un protocole d’accord pour l’achat de 130 locomotives Alstom, qui seront fabriquées à Belfort. Ce protocole découle de l’accord-cadre signé entre les deux États en mai 2021 (notre article).
La crise géopolitique qui sévit en Ukraine a des conséquences pour Belfort. Et en particulier son industrie. En mai 2021, l’Ukraine et la France ont signé des accords gouvernementaux, dont l’un concernait l’achat de 180 locomotives à l’industriel Alstom. Mais depuis, aucun contrat n’avait été finalisé entre Alstom et le chemin de fer ukrainien. Les échanges entre les équipes étaient nombreux. Les détails de la commande se précisaient et l’organisation de l’usine belfortaine pour répondre à cette demande se dessinait. Mais la signature tardait… Avec les conséquences que cela peut avoir sur le niveau de charge des ateliers, à moyen terme. La tension internationale autour de l’Ukraine faisait craindre le pire, même si le montage financier de l’opération ne laissait que peu de craintes quant à l’issue positive… mais à quelle échéance ?
Ce mardi, alors que le président de la République, Emmanuel Macron, était à Kiev (Ukraine), Henri Poupart-Lafarge, p-dg d’Alstom, et Oleksandr Kamyshyn, Le directeur des chemins de fer ukrainien (Ukrzaliznytsya), ont signé un « protocole de coopération (…) concernant la fourniture et la maintenance de 130 locomotives électriques de fret Prima T8 », précise Alstom, sollicité sur cette rencontre. « Cette nouvelle étape dans le processus est une excellente nouvelle pour nos sites français et Belfort en particulier. Alstom s’attend à ce que la signature du contrat commercial ait lieu dans les prochains mois », indique le constructeur. Ce contrat garantit 6 ans de travail à l’usine Alstom de Belfort.
Depuis 2010, Alstom a acquis une expérience significative dans les chemins de fer à 1520 mm, plus particulièrement au Kazakhstan et en Azerbaïdjan, où il a livré des locomotives électriques de fret et de passagers, adaptées aux exigences techniques et environnementales uniques de la région, rappelait au mois de mai Alstom. Les dernières locomotives Prima T8 développées pour ces marchés sont capables de résister à des froids extrêmes allant jusqu’à -50ºC, de transporter jusqu’à 9000 tonnes et de rouler à 120 km/h.”
C’est la première fois qu’Alstom va livrer du matériel roulant à l’Ukraine. Selon la presse ukrainienne, le contrat s’élève à 900 millions d’euros. Le contrat de maintenance, sur 40 ans, s’élève à 1,5 milliard d’euros. Alstom s’est aussi dit prêt à délocaliser jusqu’à 35 % de la production et de la maintenance des locomotives en Ukraine. Ce sera un des éléments de négociation et qui seront à préciser dans le contrat. Un contrat dont la signature est attendue dans les prochains mois, alors que les discussions ont débuté en 2018.
Ce contrat est garanti par un prêt du Trésor français, de 350 millions d’euros, et des crédits bancaires garantis par BPI Assurance export, à hauteur de 400 millions d’euros.