Hugo Guéritaine
« Bienvenue chez vous ! » Damien Meslot, président du Grand Belfort, accueille ce jeudi 20 juin, bras ouverts, l’équipe de Primafrio, l’un des géants européens du transport frigorifique. La société espagnole, créée en 1963, installe son premier centre logistique en France à l’Aéroparc de Fontaine. Ce nouveau centre de quasiment 10 000 m² a coûté plus d’un 1,3 million d’euros. Le choix de s’implanter à Fontaine n’est pas un hasard. « Nous comptons sur ce site proche de Belfort. Il a été ciblé comme un maillon stratégique pour notre développement », argumente Andrés Valverde, directeur des opérations de Primafrio. Il permet de réduire la distance sur les longs trajets amenant les camions en Allemagne, en Suisse et plus loin encore. Primafrio livre plus de 100 millions de tonnes de fruits et légumes par an dans 27 pays européens, explique l’entreprise.
« Nous savions quelles étaient les contraintes et les exigences », atteste Andrés Valverde. L’une des requêtes des maires de Foussemagne et de Fontaine concerne le passage des camions. Une demande pas étonnante, car le trafic des poids lourds, sur leur commune, est intense. Beaucoup traversent le village pour éviter de payer le péage de l’A36 en empruntant la R.D. 83, menant à Burnhaupt dans le Haut-Rhin. Et ces poids lourds rejoignent l’Aéroparc en passant par Angeot et Larivière, via la R.D. 11. On enregistre plus de 10 000 véhicules par jour au carrefour entre la R.D. 83 et la R.D. 11. Cela fait en moyenne près de 7 véhicules par minute ; cela donne une idée de la densité aux heures de pointe (lire ici).
La société l’assure : « ils passeront par l’autoroute à proximité et non par les villages ». Avec l’usine McPhy, inaugurée la semaine dernière (lire notre article), l’Aéroparc de Fontaine se remplit. « Aujourd’hui, la ZAC est quasiment pleine », se réjouit Damien Meslot. Fils des fondateurs de Primafrio et président, José Esteban Conesa l’assure : ils sont « venus ici pour l’être pendant longtemps. »
Primafrio veut viser plus loin
Les quais peuvent accueillir 84 camions en même temps pour charger et décharger la marchandise (voir photo). L’activité sur le site démarrera à l’automne avec, dans un premier temps, une dizaine d’employés sur place, puis une augmentation jusqu’à une cinquantaine de travailleurs. En week-end, ce sont plus de 200 camions qui pourront passer en une journée par le centre de Fontaine.
Au-delà de l’aspect logistique, Primafrio souhaite élargir son champ d’actions en mettant en place un accompagnement pour les chauffeurs. Un hôtel, un restaurant et une aire de repos sont envisagés à l’Aéroparc. L’entreprise familiale souhaite « qu’ils aient leur espace à eux. Qu’ils sentent qu’ils appartiennent à un groupe, une famille », argumente Andrés Valverde.
Cet espace ne serait pas destiné exclusivement à Primafrio, mais à tous les salariés de l’Aéroparc. « Ce sont des services à venir. On aimerait les avoir le plus vite possible », détaille le directeur des opérations de Primafrio. Par téléphone, il évoque même la création d’un second entrepôt sur le même site.