80 personnes en 2010. Environ 300 aujourd’hui. L’usine Atlantic de Fontaine, à l’Aéroparc, ne cesse de grandir. Et elle vient d’adapter son outil de production pour être prêt pour l’avenir. L’usine s’étend sur 22 500 m2, dont 1 600 m2 sont dédiés à des bureaux ; 1 000 m2 viennent d’être aménagés. L’usine pourrait accueillir jusqu’à 500 personnes. Aujourd’hui, elle produit sur un rythme en 2/8.
Le groupe Atlantic est né en 1968. Il compte 12 000 collaborateurs à travers le monde et 33 sites industriels. Il fabrique des chauffe-eaux, des radiateurs, des pompes à chaleur, propose des systèmes de traitement de l’air ou encore des chaudières. Leur spécialité : le confort thermique. La dynamique autour de la rénovation énergétique a porté le groupe après le covid. Mais les turpitudes autour de MaPrimeRenov ont aussi freiné la dynamique, ces derniers mois. À l’inverse, dès que la dynamique repart, la production s’en ressent automatiquement. « Quand ça fonctionne, c’est un coup d’accélérateur fantastique », convient Cyril Constant, directeur de l’usine Atlantic de Fontaine et de la plateforme logistique.
Chauffe-eaux thermodynamiques
L’usine de Fontaine fabrique des chauffe-eaux électriques classiques et des chauffe-eaux thermodynamiques. Ces derniers disposent d’une petite pompe à chaleur, en complément, qui permet d’accroître la performance de l’équipement : 1 kW d’énergie électrique devient, avec cette solution, 3 kW d’énergie thermique. Le groupe a justement inauguré, fin juin, une nouvelle ligne d’assemblage des chauffe-eaux thermodynamiques, qui a une cadence doublée. Elle vient étoffer l’usine, dotée déjà d’une ligne de production principale, qui fabrique les ballons, les cuves et habille les chauffe-eaux électriques. L’usine fabrique, quotidiennement, 1 300 chauffe-eaux.
L’usine compte un 2e atelier de sous-traitance interne. On y fabrique notamment des échangeurs de chaleur. Mais l’atelier compte surtout une 3e ligne de production, qui produit les pompes à chaleur qui équipent les chauffe-eaux thermodynamiques. « Cette pompe à chaleur était faite, auparavant, en Thaïlande. Maintenant, nous la fabriquons en France, dévoile Cyril Constant. Quand on avait besoin d’une modification, entre l’envoi et la réception, il fallait compter six mois. Aujourd’hui, en la fabriquant en France, c’est possible en moins d’un mois. » Et cette souplesse est précieuse pour l’industriel, qui cherche des gains de productivité, pour rendre compétitif ses produits face à la concurrence étrangère, notamment asiatique. La nouvelle ligne de production a ainsi doublé la cadence. « Nous avons une logique d’internaliser les process et les composants-clés », résume Cyril Constant.

Un outil logistique XXL
Autre outil essentiel à l’avenir, l’inauguration de la plateforme logistique située à un jet de pierres de l’usine. Le groupe Atlantic exploite 48 des 72 000 m2 du bâtiment, construit par Vailog (lire notre article), pour 60 millions d’euros. Le groupe Atlantic a regroupé dans cette plateforme ses flux logistiques de son usine de Fontaine et de celle de Saint-Louis (Haut-Rhin). « Nos produits nécessitent une grande capacité de stockage. Avec cette nouvelle plateforme, nous centralisons l’ensemble de nos flux en un seul point stratégique », explique Cyril Constant, cité par le communiqué de presse du groupe. Le centre logistique accueille également les produits finis des usines thaïlandaises, ukrainiennes et égyptiennes. Cette centralisation de la logistique libère aussi de l’espace dans l’usine, qui pourra être réemployé pour de la production.
La plateforme peut expédier 7 000 colis. Elle peut gérer 1 000 palettes entrantes chaque jour et 1 000 sortantes. 4 000 chauffe-eaux sont expédiés, quotidiennement, actuellement. Surtout, cet outil XXL, qui dope la capacité logistique, « à une capacité instantanée impressionnante », salue Cyril Constant.
Le site logistique aura aussi de la matière première, pour la fabrication. « Les camions livrent ici des produits finis et repartent vers nos usines avec de la matière », précise Cyril Constant. Selon des calculs du groupe Atlantic, près de 250 tonnes d’émissions de CO₂ sont évitées chaque année (équivalent à 1,3 million de kilomètres parcourus en voiture) grâce à cet outil, qui limite les flux internes. Le groupe y a développé un système de chauffage hybride, associant pompe à chaleur et une chaudière à gaz. Avec des équipements Atlantic, oblige. Le toit de la plateforme logistique est équipé de 60 000 m2 de panneaux photovoltaïques ; il est exploité par GreenYellow, autre locataire de la plateforme.

Économie d’énergie
L’usine de Fontaine développe un projet de parc photovoltaïque, à l’arrière du site. 2 000 panneaux photovoltaïques sont envisagés pour produire près de 20 % de sa consommation électrique annuelle ; cette production lui confère une certaine autonomie en cas de nouvelle crise énergétique. Un projet est aussi mené pour récupérer la chaleur fatale de son four de cuisson émail. Des discussions sont en cours et des études ont été lancées, notamment avec la start-up belfortaine Ananke ; il y a un potentiel de 1,7 GW, qui permettrait de limiter les besoins pour chauffer le four car la chaleur serait directement réinjectée. Le site de Fontaine s’est doté d’un chef de projet énergie il y a deux ans, pour justement réduire ses consommations d’énergie et être moins fragile si une nouvelle crise énergétique se présente. Dans cette approche plus frugale, l’usine a d’abord travaillé à la réduction des déchets industriels. Ils ont baissé de 70 %, grâce à un travail de revalorisation.
« Cette croissance de nos implantations permet de développer un potentiel de croissance », résume Cyril Constant. Le groupe Atlantic a enregistré un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2024, dont 45 % est à l’international. Il a doublé en moins de 10 ans. Les chauffe-eaux et les ballons d’eau chaude pèse 24 % du chiffre d’affaires, les chaudières 26 % et les pompes à chaleur, 25 %.