En Bourgogne-Franche-Comté, 62 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) abritent 159 000 personnes. Cette répartition a été actualisée au 1er janvier 2024 ; à ce jour c’est donc 6% de la population régionale qui vit dans un quartier prioritaire. Apparus dans les années 1980, les QPV ont pour objectif de « réduire les écarts de développement au sein des villes et d’améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés », explique l’Insee.
La nouvelle répartition a fait augmenter le nombre de quartiers prioritaires dans le nord-est de la région : et plus précisément dans les agglomérations de Besançon, Belfort et Montbéliard. La population totale des QPV croît ainsi de 11% sur cette zone. « Avec de grandes disparités entre les quartiers, ces territoires ont tous en commun des fragilités sociales et d’accès à l’emploi », déclare l’Insee.
Le pays de Montbéliard est particulièrement concerné par l’accroissement des quartiers prioritaires (voir carte ci-dessous). Et à plus petite échelle, le Doubs rencontre la même dynamique : 17 quartiers sont localisés prioritaires alors que le Jura et la Nièvre n’en comptent que 4 chacun, par exemple.
L’étude de l’Insee relate par ailleurs que dans les agglomérations de Belfort et Montbéliard, plus du quart des habitants réside dans un QPV.
Une pauvreté monétaire importante
Dans l’unité urbaine de Belfort (Belfort et sa première couronne), 25,6% de la population réside dans un QPV. Le taux de pauvreté monétaire (chiffres de 2021) est de 49,1% contre 14% dans le reste de l’agglomération. Il est inégal d’un quartier à l’autre : mais de fort taux sont enregistrés à Belfort, notamment pour le quartier des Glacis du Château à Belfort, où il est de 61%. Dans ces quartiers, le taux de chômage est de 31,2% (contre 13,4% pour les personnes ne résidant pas en QPV).
À Montbéliard et dans sa première couronne, 22 536 personnes résident en QPV. Soit 25%. Le taux de pauvreté y est un peu inférieur à Belfort : 46,1%, contre 14,1% hors QPV. Le taux de chômage, au sein de ces quartiers est de 27,4% contre 9,7% ailleurs dans l’unité urbaine de Montbéliard.
Que ce soit dans les agglomérations de Belfort ou de Montbéliard, la part de la population sans diplôme dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville est importante. Une personne sur deux à Montbéliard. 44,8% de la population à Belfort. On retrouve également un pourcentage élevé de familles monoparentales et de familles nombreuses dans ces quartiers. « Ces dernières vivent d’ailleurs plus souvent au sein de logements trop petits. Les parts d’étrangers et les parts d’immigrés y sont également bien supérieures », complète l’Insee.
Dans la précédente géographie prioritaire, la région comprenait 58 QPV. En France métropolitaine, le nombre augmente aussi, passant de 1 296 à 1 362. Dans la région, 54 QPV de 2024 l’étaient déjà en 2015. Parmi eux, 2 quartiers de 2015 ont fusionné et 1 a été scindé en deux. 8 nouveaux quartiers intègrent la politique de la ville, dont 5 dans le seul département du Doubs. Avec 5 nouveaux QPV, le nombre de bénéficiaires de la politique de la ville dans le Doubs augmente de 20 %. Enfin, 4 QPV de 2015 ne le sont plus désormais, dont 2 en Saône-et-Loire.