(AFP)
Le mois dernier, 114 673 voitures particulières neuves ont été immatriculées, soit une baisse de 6,2% par rapport au mois de janvier 2024, qui comptait le même nombre de jours ouvrés, a rapporté la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe constructeurs et équipementiers français. « On est dans la continuité du deuxième semestre 2024, qui était très morose », a observé Marc Mortureux, directeur général de la PFA, dans un entretien à l’AFP. Il a déploré un « contexte de grande incertitude, pas très propice à la dépense », incitant les ménages à épargner et les entreprises à freiner leurs investissements.
La baisse est d’ailleurs encore plus marquée pour les véhicules utilitaires (-10%) et les camions (-16%). Concernant les voitures particulières neuves, le mois de janvier n’est traditionnellement pas un très gros mois, « mais avant le Covid, on était autour de 150 000 en moyenne sur un mois de janvier, là on est à 115 000, soit -24% », a déploré M. Mortureux, pour qui, malgré de nouveaux modèles, « on n’est pas pour le moment dans une période de rebond ».
Dans ce contexte difficile, les ventes de véhicules électriques se maintiennent par rapport à l’an dernier et de ce fait, dans un marché globalement en baisse, voient leur part de marché légèrement remonter, à 17% (contre 16% le mois précédent et au mois de janvier 2024). « On a vendu en janvier 19.923 véhicules électriques pour les véhicules particuliers, on en avait vendu 20.017 en 2024 », a indiqué M. Mortureux, qui souligne la « stabilité » de ce segment, bénéficiant du lancement récent de modèles phares comme la R5 électrique de Renault, ou la Citroën C3. Mais 17% de part de marché, « c’est insuffisant pour atteindre les objectifs réglementaires en matière de CO2 qui sont fixés par la réglementation européenne », appelés CAFE, souligne M. Mortureux.
En outre, il y a « une montée en puissance » de Renault et Stellantis sur le segment de l’électrique, « au détriment des marques chinoises », lesquelles ont subi « des baisses importantes », tout comme l’Américain Tesla, selon M. Mortureux. Il y voit pour partie le résultat des taxes mises en place par Bruxelles sur les voitures à batterie de fabrication chinoise. Seul type de motorisation qui progresse, les hybrides rechargeables, bénéficiant aux modèles du japonais Toyota fabriqués en France. « Aujourd’hui c’est le niveau des commandes qui inquiète et laisse présager d’une faiblesse persistante des immatriculations pour les mois à venir », a commenté dans une note, Marie-Laure Nivot, analyste chez AAA Data.