Quel est votre programme ?
Nous profitons des élections pour pouvoir donner l’occasion aux travailleurs et travailleuses d’exprimer leur colère contre ce qui se passe aujourd’hui : les bas salaires, le pouvoir d’achat qui ne suit pas, les retraités qui n’arrivent pas à finir les fins de mois, le chômage, la précarité. De l’autre côté, il y a des milliardaires qui s’en mettent plein les poches.
Qui compose votre liste ?
Pour cette année, une partie de la liste était déjà présente il y a six ans. Il est clair que dans notre liste, il n’y aura que des travailleurs et des travailleuses, des gens issus du monde du travail. Cela peut être des retraités, actifs, peut-être quelques étudiants. Il n’y aura pas de bourgeois ou de représentation de notre petite bourgeoisie. Notre leitmotiv, ce sont les travailleurs et les travailleuses.
Le nom de votre liste est « Lutte ouvrière – Le camp des travailleurs ». Qu’est-ce que vous allez promettre aux travailleurs ?
Nous ne promettons rien aux travailleurs. À la différence de tous les politiciens de gauche et de droite, nous ne faisons aucune promesse. Nous profitons des élections pour défendre un programme, des idées et donner la possibilité aux classes laborieuses, aux travailleurs d’exprimer leur colère. Mais surtout pas, nous ne disons que l’on changera quoi que ce soit avec un bulletin de vote. Tous ceux qui ont cru aux promesses des politiciens sont tombés bien bas. La solution serait que les travailleurs prennent le pouvoir et qu’on fasse une révolution.
Dans votre communiqué de presse, on peut lire : « Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour changer leur sort. » Est-ce que vous pouvez revenir sur cette notion ?
Ce n’est pas une notion nouvelle, ce sont les bases du marxisme et du communisme révolutionnaire. Il n’y a que la classe ouvrière qui peut offrir une perspective à cette société. Le capitalisme, on a vu ce que ça donne: c’est vraiment le profit maximum pour une minorité. En 1936, on parlait des 200 familles qui dirigent vraiment cette société. Ces familles accaparent tout à leur profit, quitte à mettre des régions entières dans la misère, à fermer des usines. Il n’y a que la classe ouvrière qui pourrait changer ce rapport de force.
En 2020, Lutte Ouvrière présentait des listes dans 240 communes et obtenait au total 46 118 voix soit 1,49 % des suffrages et 1,86 % à Belfort. Comment réagissez-vous face à ces données ?
On sait bien que nous ne ferons pas un score miraculeux. On fera 1 ou 2 %, peut-être un peu plus. Ça va dépendre du nombre de listes en présence. Mais ce que nous voulons surtout, c’est profiter de ces élections pour maintenir le drapeau rouge du communisme révolutionnaire.
Pheulpin
La gauche propose trois listes aux élections municipales de Belfort. Comment est-ce que vous réagissez face à cette désunion ?
Je ne me compte pas dans les listes de gauche. Il y a deux listes de gauche et puis il y a la nôtre, une liste de communistes révolutionnaires du camp des travailleurs. Les listes de gauche, ce sont des listes qui veulent prendre le pouvoir, être élues et gérer les affaires. Ce n’est pas notre cas. Si nous étions élus, nous assumerions nos responsabilités, mais pas en tant que politiciens, plutôt qu’en tant que ministre révolutionnaire.
Nous n’avons pas cherché à nous associer et ils n’ont pas cherché à nous associer. Ils savaient bien que de toute façon, nous présenterions, comme à chaque fois, une liste. Dans certaines circonstances, nous pourrions effectivement envisager de faire une liste commune. S’il y avait une menace fasciste par exemple. Aujourd’hui il n’y a qu’une menace RN (Rassemblement National).
Après les élections de 2014 et 2020, vous connaissez les campagnes municipales. Comment allez-vous aborder celle de 2026 ?
J’appréhende la campagne sereinement. Cependant, si l’on s’en tient à Belfort, mais surtout pour la population dans son ensemble, depuis 2014 et 2020 la situation empire. Depuis le covid, c’est une vraie catastrophe. Encore plus au niveau des prix qu’au niveau du pouvoir d’achat. Il y a des gens qui se retrouvent dans la misère et qui ne peuvent pas boucler leur fin de mois. C’est vrai des retraités, c’est vrai des chômeurs. Mais, c’est aussi vrai des travailleurs payés au SMIC avec des conditions de travail qui deviennent de plus en plus dures.
Si je dois citer un exemple à Belfort: c’est l’exemple de la Ville qui offre le terrain pour un euro pour qu’Alstom puisse construire un bâtiment (lire notre article). L’entreprise multimilliardaire dit qu’elle a besoin de ce bâtiment pour embaucher. Mais les cinquante personnes qui travailleront là-dedans, en réalité, ça ne sera pas des nouvelles embauches. Les collectivités locales se plient en quatre pour financer un groupe multimilliardaire. En finalité, c’est de l’argent qui ne va pas dans les services publics, qui ne sera pas utile à la population.
Qu’est-ce que vous retirez de votre mandat en tant que conseiller municipal d’Etienne Butzbach à partir de 2008 ?
2008, ça commence à dater. Certes, ça fait partie de notre histoire, mais je ne joue pas là-dessus. Il se trouve que j’ai été élu sur la liste d’Étienne Butzbach, mais ça n’a pas changé quoi que ce soit. Ce ne sera pas un atout.

