(AFP)
Le bénéfice net a, lui, chuté à 5 millions d’euros, contre 28 millions d’euros au premier semestre 2023, grevé par les taux d’intérêt et “des surcoûts exceptionnels”. Le groupe a cependant amélioré sa marge opérationnelle, à 5,2% du chiffre d’affaires, et ses flux de trésorerie nets (cash-flow net), qui atteignent 201 millions d’euros (+16,3% sur un an). “L’environnement automobile a été caractérisé par une production automobile quasiment stable sur un an et par un ralentissement du rythme de l’électrification en Europe”, a expliqué le directeur général de Forvia, Patrick Koller, dans un communiqué, évoquant aussi “la persistance de taux d’intérêt élevés et des taux de change défavorables”.
Le groupe français (ex-Faurecia) a notamment été pénalisé par une activité “médiocre” du constructeur Stellantis, son deuxième client, en Europe et en Amérique du Nord. Parmi les surcoûts, un litige avec un fournisseur au Mexique dans la fabrication de pièces d’habitacle a également freiné sa performance. La société a été “extrêmement dure sur les renégociations liées à l’inflation”, a souligné le directeur financier Olivier Durand lors d’un appel avec des journalistes. Mais “la grande vague d’inflation est surement derrière nous”, a-t-il souligné.
En Chine, les ventes ont reculé de 3,5%, “car la baisse des ventes avec BYD et un grand constructeur automobile américain de véhicules électriques (…) n’est pas encore compensée par la croissance des ventes avec de nouveaux clients chinois et les constructeurs automobiles allemands”, explique Forvia. Dans ce pays, le groupe entend se “développer avec les clients qui sont en forte progression”, comme BYD, Li Auto et Chery, a souligné M. Durand.
Forvia souhaite par ailleurs accompagner ses clients chinois dans leur expansion mondiale, et fournira des sièges au géant de l’électrique BYD pour sa première usine de voitures en Hongrie. Sur l’ensemble de l’année, ses performances annuelles devraient être “dans le bas de la fourchette” précédemment annoncée, soit un chiffre d’affaires autour de 27,5 milliards d’euros et une marge opérationnelle proche de 5,6% du chiffre d’affaires.
Lourdement endetté depuis le rachat de l’Allemand Hella en 2022, l’équipementier avait annoncé en février un plan d’économies qui pourrait réduire ses effectifs en Europe de 10 000 personnes d’ici 2028, sur 157 000 salariés au total. De premières mesures ont été “mises en oeuvre localement de la manière la plus socialement responsable”, a indiqué Forvia mercredi. Les dépenses de restructuration ont atteint 222 millions d’euros au premier semestre. Forvia s’est aussi délesté de sa participation dans la société d’air conditionné BHTC et de Hug Engineering, spécialisé dans la dépollution de moteurs à grande puissance, pour un total d’environ 250 millions d’euros.
La “priorité absolue” reste “le désendettement de la société”, a ajouté M. Koller. L’endettement financier net du groupe s’élève à 6,9 milliards d’euros, soit un ratio dette nette/excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de 2, contre 2,5 il y a un an. Le groupe a reçu au premier semestre des commandes supérieures à 15 milliards d’euros, dont 6 milliards en Asie.