Avec l’AFP
Sur les hauteurs de Ronchamp, l’édifice impressionne à chaque fois qu’on l’aperçoit. La chapelle Le Corbusier, ce mardi 27 juin, se fond dans les nuages. Elle est recouverte d’échafaudages sur son aile Ouest. Cela fait déjà un an que les travaux ont démarré, car celle-ci a subi des altérations avec le temps qui justifient les travaux en cours. “Les pathologies à traiter au niveau de l’extérieur du bâtiment concernent des fissures, des épaufrures (éclats de surface liés à la migration d’humidité), ainsi que des défauts d’étanchéité”, décrit Jean-Jacques Virot, président de l’association OEuvre Notre-Dame du Haut, propriétaire du site.
Le chantier est également mis à profit pour reprendre l’enduit de chaux de couleur blanche caractéristique de l’édifice. “Il sera rendu un peu moins clair et un peu moins mat” que celui d’origine, mais sera “dans le respect” de l’œuvre initiale. C’est d’ailleurs l’essence de cette restauration : “Accompagner sans dénaturer”, dépeint Jean-Jacques Vivot. “Ici, il ne faut pas faire disparaître la trace de l’outil, on doit répondre au brutalisme de l’édifice.”La deuxième partie des interventions concernera la façade Est et la tour principale “à partir de septembre”. Il sera aussi question de la restauration de l’intérieur. Lors d’une visite, Jean-Jacques Vivot désigne un mur intérieur noirci par l’humidité. Un nettoyage est envisagé, mais pas de décapage, explique-t-il, “à priori à partir de février 2024”,de sorte à terminer la restauration “à l’été 2024″.
10% à charge
Au total, la restauration aurait dû coûter 2 267 197 euros. Mais avec le contexte inflationniste des derniers mois, les coûts ont largement augmenté. Le total est aujourd’hui estimé à près de 2,7 millions d’euros. Un total financé à 90% par l’Etat, la région Bourgogne-Franche-Comté et le Département de la Haute-Saône, ce qui laisse 10% à la charge de l’Association.
Elle fait appel aux dons et au mécénat pour l’aider, avec l’aide de la Fondation du patrimoine, à qui doivent être attribuées les dons. Des dons essentiels pour la poursuite du chantier, apprend-on. Pour la tranche des travaux actuels de 881 000 euros, l’association espère que la collecte de dons permettra de récolter 10% de la somme pour avancer.
Concernant la suite des travaux, la restauration des maisons du Corbusier, situées tout à côté de la chapelle, est en suspens. Mais cela n’inquiète pas plus que ça le président de l’association. Au-delà des fonds, le travail ne s’arrête pas. « Nous avons d’abord des réflexions à mener sur l’abri du pèlerin pour lui rendre son usage : l’idée d’accueillir. Mais aussi sur la configuration du site pour assurer la sécurité sans dénaturer le site avec des extincteurs visibles ou des défibrillateurs. Il faut que nous trouvions des compromis.» Pour le moment, rien n’est décidé, mais les idées fusent avec une volonté : continuer de faire vivre l’oeuvre de Le Corbusier.