Roland Ronzani transporte sur son embarcation artiste, élus, VIP et photographes sur l’étang du Malsaucy pendant les quatre jours du festival des Eurockéennes. Une manière de découvrir le site autrement, de profiter de moments magiques comme les couchers de soleil et de photographier, depuis l’eau, l’écrin du festival.
Roland Ronzani transporte sur son embarcation artiste, élus, VIP et photographes sur l’étang du Malsaucy pendant les quatre jours du festival des Eurockéennes. Une manière de découvrir le site autrement, de profiter de moments magiques comme les couchers de soleil et de photographier, depuis l’eau, l’écrin du festival. Autant de moments que fait partager Roland Ronzani. Rencontre.
C’est presque la mascotte des Eurockéennes. Un Bayliner, modèle Capri, de 1992, amarré à un ponton de l’étang du Malsaucy, non loin de la plage. Personne ne le connait vraiment, mais personne ne doute non plus qu’il existe. En témoignent ces nombreux clichés que l’on voit, capturés depuis le milieu de l’étang. Des images saisissantes et singulières qui font la renommée du site des Eurockéennes.
À la barre de cette embarcation, Roland Ronzani. Il quitte le ponton installé au pied de la maison départementale de l’environnement. Il met les gaz, en direction de la plage pour aller faire une série de clichés de la scène de la Plage et de la grande roue avec un photo-reporter. Depuis une quinzaine d’années, le quinquagénaire originaire de Cravanche est le batelier des Eurockéennes. Il balade les artistes, les personnalités et les photographes. Près de 300 personnes en 2018 sont montées à bord de ce bateau pouvant accueillir jusqu’à cinq personnes à la fois. Sans surprise, le créneau du coucher de soleil a ses adeptes. Mais pas seulement. « Certains artistes me demandent aussi de faire une balade pour réaliser des showcases », raconte Roland Ronzani. Alors il éloigne le bateau du festival pour que les artistes chantent tranquillement, jouent et réalisent leur vidéo promotionnelle. L’année dernière, il a fait cette démarche avec une artiste américaine de soul, qui était à bord avec deux musiciens en costume. Ils se souvient aussi avoir réalisé cette virée avec le groupe danois The Asteroids galaxy tour. Il n’est donc pas rare de retrouver le bateau et l’étang du Malsaucy sur des clips. On comprend les artistes en même temps ; le lieu se prête à merveille à ces réalisations. Le batelier transporte enfin de nombreux photographes. « Ils peuvent faire de superbes photos, avec le coucher du soleil notamment. Ils jouent aussi avec les reflets de l’eau », relève Roland Ronzani. Admiratif.
Partage
Roland Ronzani est un passionné de voile. Il a appris dans les années 1970, à la base nautique du Malsaucy. Sa passion, c’est la glisse, notamment en planche à voile. Dans de bonnes conditions, il met 15 secondes pour traverser les 300 mètres qui séparent la plage du Malsaucy de la base nautique, située de l’autre côté de l’étang. Il barre également des voiliers en mer, des bateaux mesurant près de 10 mètres. « Je ne suis pas un marin, mais je sais y faire », sourit-il. S’il a le permis bateau à moteur, c’est « par accident ». En qualité de moniteur de voile, cette qualification est obligatoire. Aujourd’hui, elle sert à l’image des Eurockéennes, même s’il faut utiliser les bateaux à moteur avec parcimonie, « car ça pollue », concède le batelier.
Pendant plusieurs années, il barrait le bateau mis à disposition par les Eurockéennes, avec d’autres moniteurs de la base nautique, alors associative. C’était une idée proposée par le directeur de la structure. Depuis quelques années, alors que la base nautique est rattachée au Département, Roland Ronzani vient bénévolement et met à disposition le bateau de sa fille. Les Eurockéennes ne règlent que le carburant. Et cette activité réservée fait toujours le plein. « Les Eurockéennes sans le bateau, c’est comme une voiture sans climatisation », sourit Roland Ronzani, casquette vissée sur la tête.
Les voyageurs viennent chercher la fraîcheur du vent fouettant le visage. Mais au-delà du pedigree du « client » qu’il transporte, le plaisir du batelier « est de partager ». En s’éloignant du festival et en s’approchant de la réserve naturelle, il présente un couple de cygnes et leurs petits. « Les petits sont aujourd’hui gris. Ils seront blancs quand ils seront adultes. Ils doivent apprendre à voler avant le mois d’octobre », détaille-t-il, décrivant cet apprentissage : « Ils courent, ils courent en battant des ailes. C’est quelque chose. » Plus loin, il raconte l’histoire d’un couple de Sternes, qui a élu domicile sur un ponton, au milieu de l’étang, pour couver des œufs. Malgré la musique, les oiseaux sont toujours là.
Au-delà de ces histoires qu’il raconte – et sur lesquelles il est intarissable – il aime aussi partager sa passion de la glisse. « Certains me demandent des sensations fortes », confie cet artisan parqueteur. Alors il s’exécute, non sans malice ! Il met les gaz, prend des virages serrés, crée des vagues et les croise de nouveau pour chahuter l’embarcation. Pour une virée rock’n’roll. Aux rythmes des Eurockéennes.