Devant la gare TGV Belfort-Montbéliard, ce jeudi 13 octobre, France Bleu s’est installé sous un chapiteau blanc et bleu pour l’avant-dernier jour de la tournée anniversaire. Malgré le mauvais temps, les amoureux de la radio sont là. « Nous sommes déjà venus avant-hier ! C’est le copain de mon fils qui a fait le gâteau », raconte une dame présente, emmitouflée dans son manteau. À l’antenne, Brian Mayeur anime un quiz : alors, la construction de la gare TGV, 1991 ou 2011 ? Stéphane Vallée, directeur de la station, arrive. L’occasion de revenir, ensemble, sur cette aventure vieille de 40 ans.
Il est arrivé il y a 12 ans à Belfort en tant que directeur. Et est passé par bien d’autres stations avant celle-ci, comme Bordeaux ou Montpellier. « Nulle part ailleurs » il n’a vu « des personnes motivées de la sorte pour faire de la radio.» Il plaisante : « Ici, personne ne vient pour le beau temps.» Et cette motivation sans failles des équipes : journalistes, animateurs, techniciens, régisseurs, est l’identité de cette station vieille de 40 ans. Une station qui n’aurait sûrement « jamais vu le jour sans Jean-Pierre Chevènement », qui avait déjà une stature politique nationale.
Et grâce à la fin du monopole d’Etat sur les ondes, en 1981, aussi. « Il a été question, à ce moment-là, de faire des stations Radio France. Il y en a eu dans trois villes, et à trois échelles cette année-là.» Melun, Lille et Laval. Les journalistes de Melun ont traité de l’actualité d’une ville, Laval d’un département, et Lille d’une région. « Ils se sont rendu compte que la bonne échelle était le département.» L’année d’après, la station de Belfort pointe le bout de son nez. « Une station née tôt, et bien née », sourit Stéphane Vallée. Avant même Besançon ou Strasbourg.
Une radio populaire, avant tout
« En 1982, la radio s’est implantée dans une zone industrielle, avec un public populaire. C’était le défi : créer une radio locale et populaire.» Et la station n’a « jamais dérogé à la règle » : rester proche des gens. Que ce soit dans la station des 4as il y a quarante ans, ou au 10 rue des Capucins aujourd’hui. « C’est une chance que l’on a : avoir une radio populaire, avec la possibilité de croiser nos auditeurs en permanence. Qui peuvent nous dire quand ils sont contents, mais aussi quand on fait moins bien.» Il pense à ses années à Montpellier, ou encore à Bordeaux. Où il ne rencontrait que très rarement des auditeurs. « Ici, ceux qui nous écoutent viennent nous voir, c’est une vraie chance. Ils nous apportent même des gâteaux ! »
Le directeur de la station se remémore les beaux moments de la station. Le passage de France Bleu en mode télévision l’an passé : « Ce n’était pas une mince affaire ! Mais aujourd’hui, nous avons une force de frappe importante dans l’aire urbaine. On peut être vu jusqu’au fin fond du Jura.» Il rit. « Bon, je ne sais pas qui va nous regarder dans le fin fond du Jura.» Il repense, aussi, aux 30 ans de France Bleu, avec un concert donné à l’Axone par Bénabar, Obispo, Garou ou encore Calogero. « C’était les débuts de l’Axone. L’idée était d’accompagner le déploiement de cette salle, pour faire comprendre aux artistes que c’était une jolie salle. Je pense qu’on leur a filé un beau coup de main à cette époque ! » Il replonge plus loin. Il y a une quinzaine d’années, lors du déménagement dans des locaux flambant neufs. Encore plus loin, avec le passage de Radio Belfort à Belfort-Montbéliard, qui a permis à la station de couvrir une zone « plus large, de la taille d’autres départements ailleurs.»
Retisser du lien
Un beau chemin parcouru. Avec des changements sans commune mesure. Un temps d’antenne un peu moins long, mais du web en plus, de la télé désormais. « On a tellement gagné ! » Ces 40 ans, c’était l’occasion de montrer tout ça. Depuis lundi 3 octobre, l’équipe a lancé une tournée dans des lieux emblématiques (usine Peugeot, IUT, gare) pour le direct de 16h à 19h. Sur 12 jours, France Bleu aura été dans 11 lieux différents, à chaque fois avec une thématique différente. À l’IUT, pour expliquer le changement de nom. À la gare TGV, avec des petits quiz pour mieux la faire connaître. Au musée Peugeot. Et pour ce dernier jour, c’est à la place de la République, à Belfort, que se terminera la tournée. L’occasion de parler des travaux qui viennent d’être commencés pour transformer cette place.
Sur toutes les dates, les auditeurs et les partenaires sont venus en masse. Partager un bout de gâteau, participer aux émissions. « Avec le Covid, les liens s’étaient quand même distendus. Là, c’est un plaisir d’être ensemble sans masque », explique Stéphane Vallée. Il file, il est appelé. Justement, pour partager un bout de gâteau avec les auditeurs présents sur place ce jeudi, pour cet avant-dernier jour de tournée. On se retrouve dans 10 ans, pour les 50 ans.