Pihpoh, artiste et rappeur belfortain, vient de sortir son EP, un album de sept titres né pendant le confinement. Nommé Césure. Il revient sur les moments charnières qui ont marqué la construction de ce nouveau chapitre.
Pihpoh, artiste et rappeur belfortain, vient de sortir son EP, un album de sept titres né pendant le confinement. Nommé Césure. Il revient sur les moments charnières qui ont marqué la construction de ce nouveau chapitre.
Il y a quelques mois, Pihpoh était passé pour nous parler de son nouveau titre : Parisienne. Aujourd’hui, il revient pour dévoiler l’entièreté de son EP. En 7 titres. Un mélange de rap, d’électro, de pop et de musique du monde qui fait du bien aux oreilles. Deux de ses amis sont venus agrémenter le voyage : Gaël Faye et Claudio Capéo, avec qui Pihpoh a sorti deux titres. « Les gens me disent que c’est un retour du Pihpoh joyeux dans mes musiques. Et j’en suis heureux », partage Pihpoh. Cette sortie, c’est l’occasion de revenir sur trois moments forts de ce parcours, de la création à la réalisation.
Confinement, temps libre, temps musical
« La première période marquante, c’était le premier confinement. Je savais que j’allais avoir du temps. J’avais en tête deux collaborations. Je voulais que ça marche, c’était un vrai challenge ». Cette période, c’était celle où le temps était suspendu. Une période où Pihpoh se faisait connaître en surfant sur la vague de son succès sur la reprise d’Aznavour. « Je me suis dit qu’il fallait de la nouveauté pour le moment où on sortirait la tête de l’eau », confie l’artiste. C’était aussi cette période où sortir dehors était un délit, ou presque. « Heureusement pour moi et l’équipe, nous étions tous à Belfort. On se faisait tester, on se faisait des autorisations », raconte Pihpoh avant de poursuivre en riant : « Parfois, je rentrais à 3h du matin en longeant les murs pour ne pas qu’on m’attrape. On allait acheter des pizzas qu’on nous livrait entre deux murs. On a tout fait à huis-clos mais j’en ai vraiment des très bons souvenirs. On se disait qu’on était hyper chanceux d’avoir notre équipe réunie à Belfort et de pouvoir créer pendant que d’autres étaient devant la télé, confinés ou en train de lire le même livre pour la huitième fois… »
Alors, on chante ?
La deuxième période qui a permis à Pihpoh de construire ce nouvel EP, c’est l’été 2020. Un été d’entre deux. Littéralement. Entre deux confinements. Entre deux artistes. Avec Claudio Capéo mais aussi Gaël Faye. Les deux artistes qui l’accompagnent sur ce nouveau bout de chemin. Dans deux feats. « Claudio Capéo, c’est mon ami. Quand il m’a dit qu’il aimait le morceau, j’étais très heureux. Mais c’était dur de l’avoir : Claudio est toujours à bloc. On a mis du temps avant de pouvoir faire ce feat », narre Pihpoh.
« L’idée du morceau, c’était deux potes qui font un bilan de tout ce qui s’est passé dans leur vie. Au final, on n’a fait qu’un huitième de ce qu’on s’était dit. Le temps passe trop vite. C’était parlant pour nous deux ce morceau, on avait l’envie commune. »
Gaël Faye, lui aussi, est un ami de longue date de Pihpoh. « Je l’ai croisé par hasard en buvant un café un matin dans Paris. Je venais de finir le morceau Garde tes larmes. Je lui ai proposé car je le voyais sur ce titre. J’ai enlevé l’un de mes couplets pour qu’il puisse écrire son passage. » Finalement, cette période, « c’était énormément de belles surprises pour moi », s’émeut l’artiste.
Le retour des concerts : « un bond en arrière »
« Le troisième moment marquant, c’était les Solidays, (le 4 juillet, NDLR). C’était le premier concert depuis deux ans. Avec des personnes sans masque. C’était une vraie bouffée d’oxygène. J’avais la pression car j’avais peur d’avoir perdu mes automatismes. Et puis je présentais mes nouveaux morceaux…. », confie Pihpoh. Un moment qu’il revit le 6 octobre, salle Van Gogh à Paris pour la sortie de l’album, entouré de 200 personnes. Ses proches, les médias et les professionnels qui l’ont accompagnés sont présents. « C’était complet, un moment superbe. »
Et puis il y a aussi un moment bonus…
La sortie de l’album, le 22 octobre. « J’étais chez moi à Belfort ce jour-là. Ce qui est dingue, c’est que mon anniversaire était le 21. Et je savais que l’EP sortait à minuit… Je n’ai pas pu rester en place. J’ai pris un train pour Paris, j’ai rejoint mes amis. On a été au restaurant, on a bu du bon vin. Quelque chose de très simple mais c’était un beau moment. »