La Ville de Montbéliard a fait appel à la danseuse et membre du conseil international de l’Unesco, Jeanne Morel, pour concevoir un court-métrage qui mettra en valeur le patrimoine montbéliardais à l’occasion des Journées du Patrimoine les 18 et 19 septembre.
La Ville de Montbéliard a fait appel à la danseuse et membre du conseil international de l’Unesco, Jeanne Morel, pour concevoir un court-métrage qui mettra en valeur le patrimoine montbéliardais à l’occasion des journées européennes du patrimoine les 18 et 19 septembre.
Il y a un an, en plein confinement, Jeanne Morel dansait sur les toits parisiens. La maire de Montbéliard, Marie-Noëlle Biguinet la repère ainsi, sur une vidéo diffusée sur internet. Sans le savoir, elle repère une étoile venue tout droit de Montbéliard. Elle y a fait ses premiers pas de danse. Montbéliard, c’est sa ville, son enfance. C’est sur les planches du théâtre montbéliardais qu’elle a accompli ses premières pointes à 7 ans avant de devenir la danseuse de renom qu’elle est aujourd’hui : celle qui danse dans des sous-marins, en apesanteur, sur les toits, et d’ici quelques mois dans le Grand Nord. « Modoru », c’est le nom que porte le projet qui lui a commandé la Ville : « Revenir » en japonais. Une culture et une esthétique chère à son cœur.
Mettre en valeur le patrimoine montbéliardais
« Quoi de mieux que la danse pour valoriser le patrimoine local, avec cette artiste qui danse tout en douceur et en rondeur », souffle la maire de Montbéliard. A l’occasion des journées européennes du patrimoine les 18 et du 19 septembre, la ville de Montbéliard a commandé un court-métrage à Jeanne Morel. La danseuse a pris le projet à bras le corps avec deux compères : Alexandre Magnan et Paul Marlier, respectivement réalisateur et scénographe. Ils ont tous deux « un bel œil, un œil précieux pour la conception du court-métrage », explique la danseuse. Tourné en quatre jours, le court-métrage a relevé d’une véritable performance. « Au-delà de montrer la beauté des monuments, il faut raconter une histoire. La danse est un art muet. Il faut incarner chaque pas pour donner du sens. C’est ça le défi », confie la danseuse en effleurant son tutu de tulle blanche. Pour donner du sens, justement, ils ont choisi le thème du retour : le retour de Jeanne à Montbéliard après des études à travers la France et l’Europe, mais aussi la figuration du retour à la vie, au mouvement, aux flux, après le confinement. Diplômée d’une licence d’histoire de l’art, Jeanne Morel met en avant une thématique chère au cœur de nombreux artistes : la dualité entre mouvement et fixité.
« Quand on y vit, on ne regarde pas vraiment »
« Il y a quelque chose de très émouvant dans le fait de redécouvrir sa ville. Quand on y vit, on ne regarde pas vraiment », admet Jeanne Morel. Celle qui est parti de la maison à 18 ans pour étudier en hypokhâgne, puis au conservatoire de danse de Lyon n’a plus le même œil sur la ville aujourd’hui. « Quand j’avais 17 ans, je donnais rendez-vous à mes amis au pied du château. Mais jamais on ne levait la tête pour admirer le patrimoine », raconte la danseuse. «Aujourd’hui, le fait d’être parti et de revenir, je redécouvre le patrimoine. Si les bâtiments restent figés dans le temps, l’image qu’on s’en fait évolue avec nous, elle n’est pas fixe. Cette mouvance est incarnée par la danse. Danser devant ce patrimoine exceptionnel que sont les bâtisses, mais aussi la nature, c’est un sentiment incroyable », affirme-t-elle, un peu émue. Le court-métrage a été tourné dans le château des ducs de Wurtemberg, une yorbe du centre-ville, à la paroisse Saint-Maimboeuf et le temple Saint-Martin, sans oublier la forêt de Courcelles.Ce sera une invitation à découvrir ou re-découvrir le patrimoine de la ville.
Le court-métrage, en plus d’être diffusé aux journées européennes du patrimoine sera aussi envoyé à des festivals de cinéma et de danse : « C’est une œuvre d’art qui mérite de voyager et cela permettra de faire voyager le patrimoine local », affirme Jeanne.
Jeanne Morel : danseuse, comédienne, chercheuse...
Membre du conseil international de l’Unesco, Jeanne travaille dans les milieux extrêmes et en apesanteur. En parallèle d’études de philosophie par correspondance à Oxford, elle mène des recherches entre art et science sur le corps et sa captation en microgravité. Elle travaille avec les agences spatiales européennes. Depuis 2019, elle travaille également avec Paul Marlier (co fondateur du court-métrage) et l’astronaute François Clervoy « afin de lier les humains à leur système solaire par le biais de l’art ».
Elle est aussi comédienne. Après avoir étudiée le théâtre à Barcelone, elle a aussi joué pour le cinéma et la télévision espagnole. Elle est à l’initiative de nombreuses performances pour les musées et fondations européennes.