Lundi 2 septembre, Stéphane Bern a présenté les 100 nouveaux monuments retenus dans le cadre du Loto du patrimoine. Les sommes récoltées grâce aux jeux et tirages vont bénéficier à ces monuments en péril dans le cadre de rénovations. Dans le nord Franche-Comté, seul un bien a été sélectionné. Une maison, dans le Territoire de Belfort. Un peu plus loin géographique, une chapelle, dans l’ancienne abbaye Saint-Colomban à Luxeuil-les-Bains.
Premier arrêt, en Haute-Saône. C’est un site emblématique de l’oeuvre de Saint-Colomban qui a été sélectionné, « à la portée européenne », précise la fondation du Patrimoine. Située au coeur de la commune de Luxeuil-les-Bains, l’abbaye a été construite entre le milieu du XVIe et le début du XVIIIe siècle. « Elle présente un principe structurel constant de maçonneries en pierres apparentes de grès, plancher bois et hauts combles », précise la fondation du patrimoine.
« En 1853, l’église abbatiale devient paroissiale et l’aménagement d’une chapelle est entrepris dans les anciens greniers de l’aile sud », apprend-on encore. Accessible depuis le premier étage sur la cour d’honneur, elle occupe les trois niveaux supérieurs des anciens greniers. Détruite intégralement par un incendie en avril 1880, seule la bibliothèque mitoyenne au deuxième niveau et la sacristie sont sauvées. Sa reconstruction en 1882 dans un style renaissance est commanditée par l’Archevêque de Besançon avec l’aide d’une souscription pour financer les travaux. « L’hagiographie des vitraux est remarquable, retraçant l’évolution du monachisme colombanien », détaille encore la fondation du patrimoine.
L’abbaye a été mise en vente par le diocèse en 2018. Suite à plusieurs années d’indécision quant à l’avenir du lieu, un couple de propriétaires a racheté l’ensemble des bâtiments début 2024 pour y développer un projet se déclinant sur plusieurs axes, en particulier la nouvelle ruralité et le développement durable. Il sera mis en place un comité de programmation et la valorisation des manifestations déjà implantées (Les Pluralies, Art & Patrimoine, de nombreux concerts et le passage de la Via Colombani notamment). « Le site participera au renouveau du centre-ville de Luxeuil-les-Bains, ville thermale, en créant un espace muséographique autour de l’influence luxovienne », précise le communiqué.
Les bâtiments conventuels accueilleront, eux, des retraites, des conventions et séminaires d’entreprises en résidentiel, visant la création à terme d’une trentaine d’emplois sur site.
L’aide de la fondation va servir pour de très gros travaux. L’abbaye a souffert d’un manque d’entretien depuis la fin du XXe siècle, ce qui a provoqué des infiltrations dans la chapelle. Les planchers menacent de s’effondrer et deux pierres en clé de voûte le long d’une des façades ont cédé en 2015. Des étaiements ont été réalisés un peu partout dans l’édifice. Les menuiseries sont également à restaurer, « ainsi que la couverture péristyle donnant sur la cour, édifié dans une architecture de type Eiffel au XIXe siècle. La galerie située au-dessus du cloître souffre également d’infiltrations dues au toit et aux poutres fragilisées du plancher. »
Avec les aides, le démarrage des travaux aura lieu à l’automne 2024, avec une fin annoncée fin d’année 2026.
À Réchésy, une maison alsacienne en péril
Le deuxième site est un bâtiment plus proche géographiquement, cette fois. Une demeure qui se trouve à Réchésy, dans une commune de 786 habitants au Sud du département. Elle n’est pas classée au titre des monuments historiques, mais son style architecturale, s’inscrit dans un ensemble de bâtisses similaire au centre du village : des maisons traditionnelles alsaciennes au pans de bois. « Le style du colombage de la maison laisse à penser qu’il s’agit d’un assemblage typique du XVe et du XVIIe siècle (colombage simple et fonctionnel, sans ornements) », détaille la fondation du patrimoine.
L’histoire semble particulière, car selon le plan cadastral de 1838, la maison, appelée autrefois « la Rivière » était à l’époque orientée de manière parallèle à la rue. Alors qu’en 1913, des cartes postales montrent une autre orientation. « On peut donc admettre qu’elle fut démontée, puis remontée dans le courant du XIXe siècle », poursuit la fondation.
D’après les registres de l’état civil et les actes notariés, la maison est restée propriété d’une famille de cultivateurs depuis le XIXe siècle jusqu’en 1993, lorsque les parents du propriétaire actuel acquièrent le bien et engagent des premiers travaux de rénovation et de préservation en coopération avec l’ABF de Belfort. À la suite d’aléas de la vie, les travaux ont dû être interrompus, durant 15 ans.
D’importants travaux vont désormais être nécessaires. La façade ouest a subi des dégâts à la suite d’intempéries. La sablière a complètement pourri, le poteau d’angle ouest/sud a été dégradé. Sur la façade sud, visible depuis la rue, une descente a été retirée à une date inconnue, probablement dégradée par la pourriture. La sablière côté sud est partiellement dégradée et doit être remplacée.
Les travaux vont viser à remplacer les parties du colombage abîmées ou disparues pour remettre la bâtisse dans son état d’origine. « De plus, il est prévu de rajouter des toitons sur la façade ouest pour la protéger des intempéries, reprenant ainsi un motif traditionnel des maisons alsaciennes. Les toitons originels ont été retirés lors de précédents travaux. Le remplacement des portes et volets est également nécessaire mais ces travaux ne sont pas encore chiffrés », précise la fondation. Début des travaux : automne 2024. Pour un an, environ.
Les nouveautés de la mission patrimoine en 2024
FDJ propose dès le 2 septembre une nouvelle édition de l’offre de jeux « Mission Patrimoine ». Décliné en trois versions, le ticket est construit autour de six jeux et d’un jeu bonus, et met en avant les 18 sites emblématiques des régions sélectionnés par la Mission Bern en 2024. Vendu 15 €, il permettra aux joueurs de remporter jusqu’à 1,5 million d’euros.
Le montant du prélèvement sur les mises revenant normalement à l’Etat, soit 1,83 € par ticket acheté, sera reversé à la Fondation du patrimoine.
En outre, FDJ propose, du 7 au 21 septembre, sept tirages Loto dédiés dans le cadre du dispositif Mission Patrimoine :
– Les 7, 9, 11, 14, 16, 18 et 21 septembre, les joueurs auront la possibilité de participer à un tirage Loto, dont le jackpot s’élèvera à 2 millions d’euros minimum. 0,54 € sera reversé par l’État à la Fondation du patrimoine pour chaque grille de 2,20 € jouée.