Après les années covid-19 et une édition 2022 amputée de deux soirées à la suite d’un orage supercellulaire, l’édition 2023 s’est déroulée sans anicroches. « C’est la première édition pleine depuis 2019 », replace Matthieu Pigasse, le président des Eurockéennes, juste avant le show très attendu d’Indochine, pour la clôture de cette 33e édition. « C’est l’édition du retour », ajoute-t-il, la qualifiant de « succès ».
Le président a souligné les « innovations » constantes du festival, avec des créations originales, citant le projet autour de l’esthétique Shatta ou encore Drag me. Jean-Paul Roland, directeur, a rappelé l’envie des Eurockéennes d’aborder la programmation avec « légèreté ».
Matthieu Pigasse n’a pas éludé « le contexte particulier » et « les tensions vives » qui agitent le pays depuis le 27 juin. « On a été frappé par le contraste entre les images reçues de l’extérieur et celles vues à l’intérieur [du festival] », a-t-il observé. Les festivals forment « une bouffée d’oxygène », a complété l’homme d’affaires. Il y avait “une communion, une fraternité visible”, a salué le président.
La scène locale, bien présente lors de cette édition avec huit groupes et notamment Aleister, Pogo ou encore Fallen lillies, a tenu ses promesses apprécie Kem Lallot, le programmateur. Et l’initiative autour du Campus étudiant est une réussite a salué Frédéric Adam, responsable du pôle partenariats. Cet accent sur la jeunesse était essentiel après ces années délicates.
Une attention particulière a été portée pour soutenir les Ukrainiens. Les festivaliers étaient notamment accueillis par un « bienvenue » ukrainien, qui trônait à côté des versions française, anglaise et allemande. Comme en 2022, quatorze réfugiées ont travaillé au catering du festival. Les Eurockéennes ont aussi proposé un stand à une association locale qui organise régulièrement des convois humanitaires, ainsi qu’au festival ukrainien Atlas, organisé normalement à Kiev. Depuis le début du conflit, le festival fournit un soutien logistique vers le front. Indochine et Pomme ont par exemple dédicacés des posters vendus par l’association. Gojira a même donné une guitare unique qui sera vendue aux enchères. Les fonds soutiendront les actions du festival. L’association Maïdan sans frontières, de Chaux, a aussi pu vendre des produits sur un stand, afin de financer des convois humanitaires.