« En 2025, nous allons généraliser le dispositif de vaisselle consignée », indique Anthony Fernandes, coordonnateur de la restauration, des bars et du merchandising des Eurockéennes de Belfort. Le festival vient de remettre, ce mardi 3 décembre en fin de matinée, un chèque de 10 554 euros aux Restos du Cœur du Territoire de Belfort (lire par ailleurs). L’association, fondée par Coluche, tient pendant le festival les stands de dé-consigne de la vaisselle, assure le premier nettoyage et une partie de la logistique. Lorsque les festivaliers ramènent leur contenant, ils peuvent récupérer les deux euros de leur consigne ou la transformer en don pour les Restos du cœur.
Fournir de la vaisselle consignée aux restaurateurs est un défi logistique. « Le défi, c’est que chaque jour, les restaurateurs aient le stock suffisant de vaisselles », indiquait en 2023 Anthony Fernandes, lorsque le festival lançait ce dispositif, alors premier festival en France à le faire à une telle échelle. Il faut collecter, laver, re-packager et redistribuer ; le lavage est fait à proximité du camping dans la grand halle des Eurockéennes, qui sert de zone logistique. La gestion des flux est rigoureuse. Plus d’un tiers de la quarantaine de stands alimentaires étaient concernées.
100 000 contenants
En 2024, 19 stands ont joué le jeu et servi 49 700 repas avec de la vaisselle consignée. Le généraliser génère un défi colossal. Les stands proposeront 100 % de contenants consignés. Et les stands de street food ne proposeront plus de contenants jetables. Dans la première forme du dispositif, il fallait 30 000 contenants (en ABS (polymère thermoplastique) et bois) pour assurer le rythme de fourniture, lavage et réapprovisionnement. En généralisant la consigne, il faudra plus de « 100 000 contenants », estime Anthony Fernandes. Quatre points de collectes des récipients sales seront prévus sur le site du festival, pour fluidifier ; c’est un doublement des points de collecte. Le festival estime que 120 à 140 000 repas seront ainsi servis avec de la vaisselle consignée. « Nous discutons actuellement avec les restaurateurs pour trouver les bons contenants », assure Anthony Fernandes.
Une trentaine de personnes des Restos du Cœur est mobilisée tout le week-end pour assurer ce service replace Fred Adam, responsable du pôle partenariat du festival, qui a remis le chèque. Une autre association pourrait, peut-être être sollicitée, pour étoffer les effectifs des Restos du Cœur et répondre à ce défi logistique.
En 2023, lors de la mise en place de la consigne, les Eurockéennes estimaient que cette initiative devait permettre d’éviter 3,6 tonnes de déchets, soit 2,25 % du tonnage global des déchets (160 tonnes en 2019, déjà en baisse de 9 % par rapport à 2018).
« C’est la générosité des festivaliers »
10 554 euros ! C’est le montant du chèque fait par Les Eurocks aux Restos du Cœur. « C’est une somme importante », convient Dominique Ory, président de l’association dans le Territoire de Belfort. Le budget de fonctionnement de l’association départementale (hors partie alimentaire) est d’environ 200 000 euros. Ce don est donc loin d’être anodin. Le chèque du festival est, en volume, le deuxième plus important pour les Restos, localement, derrière l’État apprend Dominique Ory. Plus de 5 000 festivaliers ont donc transformé leur consigne en don pour Les Restos du Coeur. Ce don du festival, « c’est la générosité des festivaliers », insiste Hervé Castéran, responsable de la communication. Les Restos du Cœur, qui ouvrent un nouveau centre de distribution à Belfort, dans le quartier Dardel, débute la campagne d’hiver plus sereinement convient le président. Le Territoire de Belfort compte 5 centres de distribution. Les mesures d’économie et une hausse des dons ont rééquilibré les comptes de l’association ces dernières années, à l’échelle nationale. Elle va pouvoir augmenter le système de dotation de repas, augmenter le barème, permettant d’accueillir 25 voire 30 % de personnes en plus. Un focus est mis sur les produits de la petite enfance, Dominique Ory soulignant le poids des familles monoparentales parmi les bénéficiaires.