Si les nuages ont pu s’amonceler au-dessus du festival ces dernières années, les Eurockéennes de Belfort sont toujours là. La 33e édition se tient sur quatre jours, de jeudi à dimanche, sur la presqu’île du Malsaucy, dans le Territoire de Belfort. C’est « la résilience », sourit Jean-Paul Roland, le directeur.
L’épisode 2022 confirme que la météo est « une donnée de plus en plus prégnante », convient-il, évoquant le Primavera sound de Madrid, dont la première soirée a été annulée début juin à cause de pluies diluviennes. Ce risque est inhérent aux festivals extérieurs, mais « la magie du plein air est irremplaçable », souligne Jean-Paul Roland. Cette édition 2023 n’en a pas moins été préparée dans un contexte « serein ». Les évènements de 2022 ont été couverts par les assurances.
« jeune, fier et fringant »
Si Les Eurockéennes font partie des festivals historiques, elles cultivent toujours « un côté aventureux », revendique Jean-Paul Roland, citant le projet World of Shatta, vendredi soir, esthétique martiniquaise de dancehall très endiablée. « Le temps n’est pas à la découverte absolue, mais plutôt aux blockbusters », observe le directeur, qui veut donc conserver cette dynamique de « surprises ». Les Eurockéennes sont un festival « jeune, fier et fringant », image-t-il avec le sourire.
Avec des artistes de premier plan comme Pomme, Adé, Jeanne Added, 070 Shake, Fatoumata Diawara ou encore Skygirl, la programmation se veut très féminine, proche de la parité. S’il en est fier, Jean-Paul Roland appelle aussi à « l’humilité ». « Il y a encore des efforts à faire », glisse-t-il. Il ne faut pas que cette parité ne se transcrive que sur « les petites scènes », avertit-il.
En ouverture, jeudi, Skrillex fera son retour à Belfort, “après un show phénoménal en 2014”, dixit l’organisateur. Les festivaliers profiteront des concerts de Phoenix, Shaka Ponk et Sigur ros le jeudi, Orelsan et Foals le vendredi, ou encore Gojira et Kungs le samedi, avant le concert phare donné en clôture le dimanche 2 juillet par Indochine. Une première pour le groupe de Nicola Sirkis.
Vaisselle consignée
Le festival met en place un important dispositif de vaisselles consignées, sur les contenants pour manger. Il sera installé sur 17 stands, soit 39 % des stands. On estime l’économie de déchets à « 3,6 tonnes », indique Hervé Castéran, en charge de la communication du festival. Le stand qui récupèrera les consignes sera tenu par les Restos du Cœur. Les festivaliers pourront ainsi récupérer la monnaie de leur consigne ou faire un don à l’association.
Les Eurockéennes devront être complètes trois soirs sur quatre confirme Jean-Paul Roland ; la soirée de dimanche est déjà complète. Après des éditions délicates, alors que le pouvoir d’achat est « malmené », ce signe est très rassurant estime le directeur.