La Necronomi’Con n’est que la face émergée de l’iceberg… Autour rayonne une kyrielle d’acteurs faisant vibrer la culture geek et pop’ à Belfort. C’est le cas du Kissa sanctuary, un manga café installé dans la galerie des 4 AS depuis 2017. Visite guidée.
En passant sous le volet métallique du Kissa Sanctuary, au cœur de la galerie commerciale des 4 AS, vous faites un bon dans l’espace… Bienvenue au pays du soleil levant ! Ici, les drapeaux japonais répondent aux lampions, aux personnages de la culture manga et aux spécialités culinaires de cet archipel asiatique. La culture et les traditions nippones sont mises à l’honneur par Marianne Delunsch depuis septembre 2017.
Kissa n’est autre que la contraction de kissaten, « le lieu où l’on boit le thé en japonais », explique la gérante. Les thés japonais, elle en propose en profusion dans son établissement. Tout comme des confiseries, de l’épicerie et des boissons nippones, pour se délecter de cette culture. Sur les étagères du café, pas moins de 1 500 références de mangas – pour les jeunes, les moins jeunes et les adultes – attendent les curieux ou autres aficionados. Ici, achetez une boisson toutes les heures et vous pouvez dévorer autant de livres que vous le souhaitez. Au Japon, la tradition est sensiblement différente. Les usagers de l’établissement paient leur temps de présence et la boisson est à volonté. Autre pays. Autre mentalité. Autre culture. Mais un même plaisir, se plonger dans un univers.
Génération Club Dorothée
« J’ai grandi avec les mangas du Club Dorothée », raconte la jeune femme, inconditionnelle de Sailor moon, City hunter (dessin animé connu sous le nom de Nicky Larson en France), Dragon Ball Z et Goldorak. « S’il n’y avait pas eu cette génération, on n’en serait pas là. » Autrement dit, la culture geek n’aurait pas autant d’adeptes en France. Des figurines de ces personnages trônent au Kissa sanctuary, comme de nombreuses déclinaisons de goodies à l’effigie du plus célèbre personnage jaune, Pikachu !
« Je suis amoureuse du pays », confie la jeune femme de 26 ans. Elle n’a pas encore eu la chance de le visiter, mais elle en est sûre : « Ma crainte, c’est de l’aimer encore plus après. » Voyage ou non, c’est une incollable de la culture nippone et notamment de sa gastronomie. Elle envisage même des stages là-bas lorsqu’elle s’y rendra, pour parfaire sa technique. Dans ce manga café, on ne se délecte pas de sushis et autres sashimis, mais bien de succulents Dorayaki, des sortes de pancakes, d’Onigiris, des boules de riz avec de la garniture, ou de moshis, une pâtisserie traditionnelle ! Marianne a tenu pendant plusieurs années un blog sur la gastronomie japonaise. Rien que pour cette pause gourmande, il faut se rendre au Kissa sanctuary.
La jeune femme ne s’arrête pas à la gastronomie. Grâce à son café, elle fait découvrir la culture et les traditions japonaises. Elle organise par exemple des ateliers autour de l’art des origamis. Elle rêve d’installer des cerisiers en fleurs – factices – au printemps pour célébrer cette période si singulière du Japon. Une période que l’on nomme Hanami, renommée pour la beauté et la délicatesse de ces arbres en fleurs, les sakura, qui pare le pays de ses plus beaux atours. Marianne aimerait célébrer cette période en France en organisant des festivités dans son café, voire à Belfort avec d’autres acteurs de la culture Geek. « Belfort est en train de bouger, poursuit Marianne. Quand j’étais au lycée, on se plaignait que cela ne bougeait pas. » Aujourd’hui, on trouve des adresses comme Agartha, Eldora Games, The One shot ou le Kissa Sanctuary… Autant d’adresses qui mettent à l’honneur la culture geek et pop’. À tel point que l’on pourrait imaginer un jour, peut-être, apercevoir la création d’un quartier dédié à cette culture dans le secteur de la rue des Capucins. Une sorte d’Akihabara belfortain, du nom de ce quartier de Tokyo qui concentre des milliers de boutiques électroniques et de mangas, des immeubles entier composés de salles de jeux vidéo… Le paradis des geeks et des gamers (photos ci-contre).
Fan de jeux vidéo
Marianne organise également des Craft café, tous les deux mois. Pendant une soirée, les gens sont invités à venir concevoir leur cosplay. Elle met à disposition une machine à coudre, un Dremel multifonction (perceuse, ponçage, découpage…) ou encore un décapeur thermique. « L’idée est de créer en groupe, insiste Marianne. Ceux qui n’osent pas se lancer tout seul peuvent faire le premier pas, en rencontrant différents niveaux, en écoutant les conseils des autres. » Les costumes de Marianne, elle-même adepte de Cosplay, sont inspirés des univers de League of legends ou de World of Warcraft. Des jeux vidéo auxquels elle joue, tout comme la saga Hallo. « Des jeux où l’on tape sur tout ce qui bouge pour se passer les nerfs », sourit Marianne avec douceur, arborant fièrement sur son pull un pin’s à l’effigie du jeu Devil may cry, dont elle attend le dernier opus avec impatience au printemps. Sa première console, elle la piquait à son frère… « C’était une Game Boy color… je jouais à Pokemon Argent. » C’est sûrement à cet instant qu’est née sa passion pour les Pokémon !
Baignée dans cet univers, elle vit aujourd’hui de sa passion. « Pourtant, je faisais partie de ces personnes qui ne savait pas ce qu’elle voulait faire », confie-t-elle. Elle a fait un baccalauréat sciences et techniques de laboratoires. Elle a fait un semestre en fac de médecine. Un autre en fac d’histoire. Rien ne la prédestinait à se lancer dans un tel projet… et pourtant. Dorénavant, elle transmet sa passion du Japon et de la culture geek aux curieux qui passe le volet métallique du Kissa sanctuary.
- Necronomi’Con, saison 2, les 2 et 3 février, à L’Atraxion, à Belfort. Billetterie et programme complet sur le site Web de l’événement ou sur les réseaux sociaux. Le Kissa sanctuary sera présent à la convention et proposera notamment des Bubble tea.