Le festival de jazz émergent Be Bop or be Dead est organisé ce vendredi 20 et samedi 21 mai. Une 6e édition, avant de tourner la page de ce format et de construire un nouveau projet avec l’association Bonus track, qui fête ses 10 ans.
Le festival de jazz émergent Be Bop or be Dead est organisé ce vendredi 20 et samedi 21 mai. Une 6e édition, avant de tourner la page de ce format et de construire un nouveau projet avec l’association Bonus track, qui fête ses 10 ans.
« Tu peux reprendre les articles précédents », sourit François Lanneau, le fondateur de l’association Bonus track et du festival de jazz émergent Be Bop or Be Dead. « Mais cette année, c’est encore mieux », enchaîne-t-il. En cinq éditions, le festival a proposé une scène aux petits oignons. Avec des pointures comme Roberto Fonseca et Youn Sun Nah. Mais surtout des talents purs de la scène de jazz qui maintenant font l’unanimité : Brandon Lewis, qui a été élu personnalité jazz de l’année par le New York Times, Jaimie Branch, Christian Scott, Tigran Hamasyan… Pendant cinq éditions, François Lanneau a proposé un plateau 100 % émergent et 100 % alternatif. Aujourd’hui, il est l’heure de tourner la page, sans amertume. Au-delà des noms, François Lanneau retient surtout la réaction des gens qui se disait : « Je ne pensais pas que cela pouvait être ça le jazz ! » François Lanneau a exploré les territoires, les instruments, les associations, les univers pour toujours surprendre les festivaliers. Cette dimension « prescripteur » est sûrement la plus belle des récompenses. « Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons proposé, avec nos moyens », confie-t-il. Avec, à chaque concert, le risque que ce soit le dernier… Au bout de 10 ans, l’association « clôt » un chapitre et un autre s’ouvrira prochainement, alors que la situation est vraiment très délicate pour les salles de spectacle.
Le festival reposait aussi sur l’organisation de concerts dans des lieux insolites. Et qui dit Be bop or be dead dit galerie d’art Cheloudiakoff, rue des Capucins. Forcément, cette dernière édition pose en partie ses valises « là où tout a commencé ». Pour cette dernière édition, 6 concerts sont prévus, dont un ce vendredi soir et cinq ce samedi ; trois sont notamment programmés samedi après-midi à l’école d’Art Gérard-Jacot à Belfort où un concert est prévu par étage, dans une sorte de cheminement vers l’artiste. À cette occasion, on pourra notamment découvrir les talents de guitariste de David Demange, le directeur du Moloco, salle de musique actuelle d’Audincourt. Ce guitariste classique est autant capable d’interpréter des répertoires du XVIIe siècle, du XVIII siècle, que de se plonger dans du Tango ou de la bossa nova. « Il proposera un moment d’intimité », garantit la programmation, avec « des pages étonnantes de la guitare classique ». « David pourrait être guitariste de métier », avertit François Lanneau pour replacer le talent de l’artiste.
Samedi soir, le festival accueille Guillaume Perret, saxophoniste de la bande originale de 16 levers de soleil, le documentaire de l’épopée spatiale de l’astronaute Thomas Pesquet. « Après une introspection solo et un voyage dans l’espace, Guillaume Perret revient plus téméraire que jamais, décidé à répandre le maximum de vibrations positives autour de lui, armé de son Electric sax et de ses loopers », promet la programmation du festival, qui garantit un projet « ultra festif, toujours surprenant et créatif ».
Depuis 2019, Bonus Track produit Les Mercredis du Château, à la citadelle, pendant l’été. Un évènement de plusieurs décennies qui a ses fidèles. De fait, l’arrêt de ce festival de jazz n’est pas un « ralentissement » de l’activité de Bonus Track. « L’association va continuer. Nous avons plein de projets en tête », assure François Lanneau. Pour ça, on peut lui faire confiance.
- Vendredi 20 et samedi 21 mai – festival Be bop or be dead. Renseignements, programmation et billetterie: www.jazzabelfort.fr / Prix libre vendredi soir ; de 5 à 17 € samedi.