Le festival Mon Baby blues revient pour une 5e édition, du 5 au 8 septembre. Rencontre avec Jérémy Cardot, 29 ans, créateur de ce festival porté par l’Atelier des Môles. On parle du blues. Et de sa vitalité. On parle aussi de rencontres musicales et de découvertes.
Le festival Mon Baby blues revient pour une 5e édition, du 5 au 8 septembre. Rencontre avec Jérémy Cardot, 29 ans, créateur de ce festival porté par l’Atelier des Môles. On parle du blues. Et de sa vitalité. On parle aussi de rencontres musicales et de découvertes.
Qu’est-ce que le festival Mon baby blues ?
C’est l’idée de pouvoir concilier la musique blues avec d’autres styles. Aujourd’hui, cette musique est à un tournant de son histoire. La forme traditionnelle est largement dépassée, même si sa version classique est toujours très respectée et reste motrice. Cette musique est à la rencontre d’autres styles, comme le rock, le hip-hop, le jazz ou encore le funk. Le festival Mon baby blues donne une entrée large à ce style emblématique de la musique, afin de voir qu’il n’est pas forcément une musique triste, lancinante ou rébarbative. Le blues peut être festif, joyeux ou dansant.
Profil
- Jérémy Cardot, 29 ans
- Programmateur à Wood Stock Guitares, à Ensisheim (68)
- Titulaire d’un master de sociologie (Université de Franche-Comté), spécialisé dans la culture. Pour son mémoire, il a étudié le public étudiant à La Rodia (Besançon).
- Bénévole à l’Atelier des Môles depuis 2013
- Guitariste dans le groupe The Smoking kills
- Photographe
Qu’est-ce que le blues, justement…
À la base, c’est la musique des esclaves qui veulent s’émanciper. Elle représente un espoir de liberté.
Vous êtes bénévole à l’Atelier des Môles depuis 2013. Comment est née cette idée du festival ?
À l’époque, l’association était connue pour sa programmation orientée autour du rock et du métal. Bien qu’ayant des affinités avec ce style de musique, j’étais plus proche du blues. C’était la musique qui me touchait et me parlait le plus. La part du blues dans la programmation de la salle étant plutôt minime, je me suis dit pourquoi ne pas la mettre en avant. À l’époque, l’Atelier des Môles cherchait aussi des idées de projets pour valoriser l’association autrement que par le biais de la programmation courante. J’ai donc proposé ce projet autour du blues. Je sentais qu’il pouvait y avoir un public pour cette musique, plutôt populaire.
Pourquoi l’Atelier des Môles favorise ce genre de projets ?
L’association est un moteur d’opportunités pour des bénévoles qui ont envie de s’investir au-delà de la simple participation au bar ou à l’accueil du public. Quand on est porteur de projet et que l’on a envie de s’investir dans le domaine de la musique pour devenir programmateur ou responsable de salle, ou tout simplement pour être dans un lien plus fort avec les artistes et le monde de la musique, l’Atelier des Môles permet à des bénévoles porteurs de projets de savoir s’ils sont capables de monter ce type de projets. L’association met le pied à l’étrier.
Quelle est la tonalité de cette 5e édition ?
Cette édition marque la fin d’un premier cycle. On a testé des choses. On a vu différentes orientations. On essaie de revenir aux sources de Mon Baby blues. Nous avons une filiation avec Manu Lanvin, qui était présent lors de la première édition. Il a toujours soutenu le festival. Il y a aussi la part importante d’artistes féminines, notamment lors de la deuxième soirée (samedi soir, à l’Atelier des Môles, avec Mia Karlsson et Rif’s blues caravan 2019, NDLR). On montre que le blues n’est pas forcément un truc de mec (il sourit). On veut aussi donner la parole à des artistes émergents.
A-t-on un public blues dans le nord Franche-Comté ? Ce n’est pas forcément une offre culturelle que l’on a dans la région…
Des salles proposent des concerts de blues, mais le blues sera une virgule dans une programmation très étendue. L’idée est de mettre l’accent sur cette musique, qui est peut-être en retrait, mais aussi de proposer des artistes que l’on n’a pas partout…
Et d’avoir une réflexion sur le blues…
D’avoir une réflexion sur le blues et d’amener les gens à réfléchir sur ce qu’est cette musique. De les inviter, par une fenêtre large, à écouter ce style et à se laisser surprendre, en allant au-delà des préjugés. En venant au festival Mon Baby blues et en découvrant des artistes qui ne sont pas forcément très connus du grand public, on encourage les gens à être plus curieux. C’est une réflexion sur le blues, mais aussi sur la musique de façon plus générale.
Les 5, 6, 7 et 8 septembre, dans le pays de Montbéliard. Programmation complète et billetterie sur http://www.monbabybluesfestival.com/
Dimanche, au temple Saint-Georges
La soirée de dimanche, programmée initialement chez le partenaire Régie Tech, à Exincourt, est déplacée au temple Saint-Georges. La programmation ne change pas. Les festivaliers pourront toujours profiter des performances de Patrick Abrial et de The Smoking Kills, de 17 h 30 à 20 h 30. Lors de la dernière édition, le festival a enregistré entre 500 et 800 festivaliers à l’occasion de ses concerts