Le show s’annonce festif. Dans ce festival grand public, voyez-vous ce show « drag and queer » comme une performance engagée ?
Ce show, nous l’avons construit pour qu’il nous ressemble. Il sera pluriel et multiple. L’idée est de représenter nos identités queer qui sont multiples. Ce qu’on dépeindra, c’est cette complexité, liés aux troubles du genre, à la difficulté de se mettre dans une catégorie. Il sera engagé. Festif aussi, mais pas seulement ; nous aurons aussi des moments plus calmes, avec des chansons guitare voix par exemple.
Le « drag » souffre-t-il encore de certains clichés ?
Comme tout art médiatisé, l’art drag fait l’objet de beaucoup de clichés, et surtout d’une simplification de nos disciplines. On le remarque : nous vivons dans une époque où il faut mettre trois mots clefs sur les choses. Mais aujourd’hui, ce ne sont pas avec ces trois mots que l’on peut résumer la complexité de nos disciplines. D’un autre côté, nous sommes convaincus que ce que l’on montre permet de véhiculer un message, donc nous le faisons, sans être dans un simple discours et dans une démarche commerciale.
Qu’est ce que l’on va retrouver dans le spectacle Drague Me ?
Ce que vous allez voir, c’est une rencontre entre des personnes qui se connaissent depuis très longtemps et qui se retrouvent pour la première fois, ensemble, sur scène, ce soir. Nous avons déjà pu travailler ensemble dans des cabarets, avec Soa la Muse, par exemple. Il y aura des personnes qui viennent d’univers très divers : de la musique électronique, folk, du cabaret, du performatif. Il y aura des duos, comme le mien avec Bili Bellegarde. Des compositions. On veut que nos identités queer, qui peuvent être difficilement palpables, soit reçues. En clair, nous allons faire le show comme nous en avons envie : en mettant en scène des esthétiques diverses, protéiformes, chimériques et plurielles.