Autant d’oeuvres, pour trop peu de place. Aujourd’hui, le musée d’art moderne de Belfort, appartenant à la donation Maurice-Jardot, regroupe plus de 150 peintures, sculptures et dessins du XXe siècle. Mais toutes ne sont pas visibles par manque de place. Certaines sont exposées à la Tour 41 (les collections Beaux-Arts), tandis que les expositions temporaires sont installées Tour 46.
Le 17 mars 2022, le conseil municipal de Belfort a validé un projet architectural d’extension du musée d’art moderne. Avec cet agrandissement, l’idée est de regrouper toutes ces oeuvres, mêler art ancien et contemporain, avec des collections présentées à tour de rôle au rythme des expositions. « Cela est d’autant plus important que nous sommes reconnus pour nos collections. En 2022, nous avons battu notre record de fréquentation avec près de 380 000 visiteurs dans les musées, à la Citadelle et au Lion », détaille Damien Meslot, maire de Belfort (Les Républicains).
Ce vendredi 27 octobre, la première pierre a été posée. Les travaux ont pris du retard ; ils devaient commencer au mois de juin. 20 mois de travaux sont annoncés pour ce nouveau pôle muséal, situé dans un quartier qui semble se redynamiser, avec l’extension de 1 000 m2 du square Lechten, la création d’une résidence sénior et d’une résidence nommée « Les jardins du square ».
En elle-même, l’extension de plain-pied fera 950 m2. Elle a été imaginée par le maître-d’oeuvre Adelfo Scaranello, à Besançon. Elle paraîtra autonome du bâtiment principal, mais elle aura un lien fort avec une galerie souterraine par laquelle les visiteurs passeront. Il y a un an, lors de la présentation du projet, l’architecte insistait sur l’importance de fondre le bâtiment dans l’espace naturel du square. C’est un béton teinté de vert qui sera sur pied en 2025, qui utilisera la géothermie du sous-sol couplée à des pompes à chaleur pour le chauffage et le rafraîchissement du musée.
3 grands espaces d’exposition verront le jour : une salle d’exposition temporaire de 316 m2 donnant sur rue, une salle d’exposition permanente de 318 m2 donnant sur le square, avec un espace dédié aux beaux-arts, aux arts graphiques et au donateur Camille Lefèvre. Et un espace pédagogique de 60 m2. Dans ce nouveau projet, une salle en bois, adaptée en termes d’humidité et de lumière, sera conçue. Ensuite, la galerie enterrée reliant les deux bâtisses servira aussi de hall d’exposition.
Parmi les collections qui intégreront le musée : quelque 6 900 œuvres dont les gravures d’Albrecht Dürer, des œuvres de Frédéric Auguste Bartholdi, des œuvres de Picasso, Chagall, Léger, Braque, une salle sur le paysage après l’impressionnisme, représentant l’orientalisme, le portrait et l’intime… Des estampes, des sculptures contemporaines et une salle sur le régionalisme. De quoi contenter les amateurs d’arts.
Le coût des travaux annoncé en mars dernier de 5,3 millions d’euros, devra certainement être revu en raison de la hausse des coûts, explique le maire. Le soutien principal de ce chantier : la Région, qui finance à hauteur de quasi 2, 2 millions d’euros le projet d’extension. Avec d’autres aides de la Drac et du conseil départemental, le projet sera financé à 70% par les fonds de soutien et subventions, expliquait le maire de la ville l’an passé.