Une quarantaine d’étapes sont au programme de cette fabuleuse fresque humaine, Beyond walls. Des fresques éphémères, réalisées avec de la peinture biodégradable, pour un lien indéfectible. Après des étapes en Europe, en Afrique, en Amérique latine, voici Saype en Asie et au Japon (retrouvez tous nos articles), pour cette 17e étape. « L’immense chaine humaine relie pour la première fois l’Extrême-Orient, à quelques jours du sommet du G7 à Hiroshima », indique l’artiste dans la présentation de cette nouvelle étape
Au pays du soleil Levant, il a réalisé quatre fresques, à Okinawa, Tokyo, Fuji et Nagazaki. « Quatre fresques pour une étape majeure, dans un pays profondément marqué par l’histoire, et qui sait mieux qu’aucun autre le prix de la guerre et la valeur de la paix », analyse-t-il. « Alors que les derniers témoins des drames du siècle dernier sont en train de disparaître, Saype se fait leur porte-voix, à l’invitation du mouvement United Voices, pour transmettre aux générations futures un puissant message de paix et de solidarité », ajoute-t-il.
Fragilité de la paix
La fresque d’Okinawa s’étend sur 3 250 m2, au mémorial pour la paix de l’île du Pacifique. « Une œuvre éphémère et fragile à l’image de la paix, à quelques pas des tombes des soldats de toutes nationalités qui s’affrontèrent sur l’unique champ de bataille du territoire Japonais. Bien que des décennies se soient écoulées depuis ces affrontements, l’archipel demeure d’une importance stratégique cruciale », observe Saype. À Nagasaki, l’œuvre de 1 875 m2 fait évidemment référence à la bombe nucléaire du 9 août 1945. « Mettre fin à la guerre, mais à quel prix ? Nagasaki est à la fois l’épicentre de la folie des hommes, et de l’incroyable espoir des rescapés de l’inhumanité. Cette fresque, symbole de transmission, nous rappelle que la mémoire est la meilleure alliée de la paix », confie Saype.
Les 3 000 m2 de la fresque installée au pied du mont Fuji témoigne de l’éternité du lieu emblématique du Japon. Une œuvre éphémère à l’image du passage des êtres humains sur terre, par rapport à la nature, qui domine, altière, nos sociétés en les regardant passées. À Tokyo, à l’image de cette cité, la fresque de 800 m2 rend hommage à cette « tradition [qui] tutoie la modernité dans un bouillonnement culturel et humain sans pareil », conclut-il.