De nouvelles annulations de séances viennent d’être annoncées après deux jours à l’arrêt. Le week-end complet sera chômé côté production. Du côté des syndicats, ils dénoncent toujours une gestion au compte-goutte mais aussi la peur de finir le mois dans le rouge avec le chômage partiel.
De nouvelles annulations de séances viennent d’être annoncées après deux jours à l’arrêt. Le week-end complet sera chômé côté production. Du côté des syndicats, ils dénoncent toujours une gestion au compte-goutte mais aussi la peur de finir le mois dans le rouge avec le chômage partiel.
Depuis mercredi, l’usine de Sochaux est à nouveau à l’arrêt. Et cela va finalement durer jusqu’à lundi. Une situation qui pourrait « hélas perdurer », affirme Eric Peultier, délégué syndical FO dans un message destiné aux rédactions. Ce sont alors 2 000 salariés au chômage technique dû à cette nouvelle pénurie de semi-conducteurs.
« Les décisions prises d’externaliser les productions hors de nos frontières restent une erreur, une catastrophe pour les salariés », martèle le syndicat FO. Il estime urgent de « mettre un coup d’accélérateur sur la politique industrielle française à long terme qui semble s’amorcer en particulier avec la question des relocalisations nécessaires et indispensables afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement de nos industries » alors que dans l’usine, la gestion au compte-goutte, commence à faire dresser le poil des salariés.
Un avis partagé par la CGT, qui regrette la gestion à « flux tendu » de la direction. Car « ceux qui paient l’addition, ce sont les salariés », expose Jérôme Boussard, délégué syndical de la CGT.
Pertes de salaire
Payer l’addition, justement, c’est bien ce qui leur fait peur. Jérôme Boussard regrette le système de compteur modulé mis en place par la direction. « En clair, lorsqu’on chôme, il peut descendre jusqu’à -84 heures », explique le délégué syndical. Après, les salariés passent en chômage partiel. « A partir de là, nous perdons jusqu’à 16% de notre salaire. Pour certains, cela représente 150 à 200 euros de perdus.»
Il s’inquiète d’autant plus que la rentrée des classes approche et que l’on annonce une inflation record. Des solutions, il faudra en trouver, estime-t-il. « Avec le bénéfice enregistré par le groupe Stellantis, il y a de quoi maintenir les salaires. Aussi, il faudrait peut-être réfléchir à se partager les pièces entre les sites. Car là, ce sont les salariés qui trinquent. Sans parler des intérimaires. Le système devient impossible.»
Eric Peultier ajoute : « C’est vrai que ces pertes de revenus sont malvenues. D’autant plus quand on connaît les chiffres faramineux des bénéfices réalisés.» Il tempère tout de même sur la perte de salaire. « Nous avons signé un accord avec la direction qui nous permet de perdre moins de salaires. Si nous ne l’avions pas, ce serait encore pire que 15 à 16% de pertes.»
Demande de prime et revalorisation salariale
CFDT, CGT, FO… Tous, pointent par téléphone les bénéfices record enregistrés par la boîte au premier semestre et estiment que la direction pourrait faire un effort. Le syndicat FO attend avec impatience le 1er septembre pour une réunion avec le DRH monde. Le 29 juin, le syndicat a formulé la demande de bénéficier de la prime Macron, dite Pepa ou encore PPV pour compenser ces pertes de salaire. « Nous devrions avoir une réponse début septembre », explique-t-il.
Tandis que du côté de la CFDT, Benoît Vernier expose que si la prime pourrait donner « un peu d’air » aux salariés, ce qu’il faut vraiment, ce sont des revalorisations salariales. « Avec les collègues syndiqués, nous sommes tous sur la même ligne. L’organisation n’est pas agréable, c’est sûr. Mais ce qui dérange surtout, ce sont les problèmes financiers engendrés.» Lui aussi attend avec impatience septembre. Même s’il reste sceptique : « Sur ces questions, la direction à Paris ne nous donne pas plus d’infos que ça », expose-t-il pour conclure.